tant.de fois pour dessiner. Sur le tapis étaient rangées en ordre les feuilles écrites dans la matinée. «N'est-il pas irritant, nous dit M.Thiers (comme si la conversation eût commencé depuis une heure), h'est-il pas irritant de rencontrer, dans une narration épique, des noms barbares, tels que le Waal, le Leck ou le Frische-Haff, au lieu de ces beaux noms poétiques et sonores, le Danube, le Tage ou le Tibre? Le moyen de faire manœuvrer sa phrase à travers des syllabes aussi dures Vous êtes en pleine victoire le lecteur est charmé, il est ravi. et vous voilà forcé de ~lui écorcher le tympan avec le Frische-Haff, ou le Leck, ou le Waal! Boileau, répondis-je, avait éprouvé avant vous de pareils déboires, et vous vous souvenez qu'il trouvait les villes de Hollande plus faciles à conquérir par l'épée que par la rime.') Mais comme je murmurais un vers du poëte satirique, j'aperçus tout à coup un bronze sublime, et je demeuxu. 37 i
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LES CABINETS D'AMATEURS A PARIS S
LE CABINET DE M. THIERS
La première fois que nous entrâmes dans le cabinet de M. Thiers, nous fûmes encore plus frappé de sa personne que des merveilles rassemblées autour de lui. L'illustre historien était occupé alors à son 7/o~'e de /M~'r< Assis devant un bureau à cylindre, il écrivait sur de grandes feuilles de papier avec une de ces grosses plumes qui prodiguent l'encre et dont les maîtres italiens se sont servi