Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 69 à 69 sur 182

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Oeuvres illustrées ; 4. La reine Margot. 4, 1 / par Alexandre Dumas ; éd. ill. par E. Lampsonius et Lancelot

Auteur : Dumas, Alexandre (1802-1870). Auteur du texte

Éditeur : Calmann Lévy (Paris)

Date d'édition : 18

Contributeur : Lampsonius, Eugène (1822-1871). Illustrateur

Contributeur : Lancelot, Dieudonné Auguste (1822-1894). Illustrateur

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb388585722

Relation : Titre d'ensemble : Oeuvres illustrées

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12417486p

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38858669f

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 178-186 p. : ill.

Format : Nombre total de vues : 182

Description : [La reine Margot (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k202877g

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96%.


Marguerite, après son entretien avec René, après sa sortie de chez la reine mère, à laquelle, comme un bon génie, avait voulu s'opposer la pauvre petite Thisbé, Henri de Navarre avait rencontré quelques; gentilshommes catholiques qui, sous prétexte deP lui faire honneur, l'avaient reconduit chez lui où l'attendaient une vingtaine de huguenots, lesquels s'étaient réunis chez le jeune prince, et, une fois réunis, ne voulaient plus le quitter, tant, depuis quelques heures, le pressentiment de cette nuit fatale avait plané sur le Louvre. Ils étaient donc restés ainsi sans qu'on eût tenté de les troubler. Enfin, au premier coup de la cloche de Saint-Germain l'Auxerrois, qui retentit dans tous ces cœurs comme un glas funèbre, Tavannes entra, et, au milieu d'un silence de mort, annonça à Henri que le roi Charles IX voulait lui parler.

Il n.'y avait point de résistance à tenter, personne n'en eût eu même la pensée. On entendait les plarfonds, les galeriès et les corridors du Louvre craquer sous les pieds des soldats réunis, tant dans les cours que dans les appartements, au nombre de près de deux mille. Henri, après avoir pris congé de ses amis, qu'il ne devait plus revoir, suivit donc Tavannes, qui le conduisit dans une petite galerie contiguë au logis du roi, où il le laissa seul, sans armes et le cœur gonflé de toutes les défiances. Le roi de Navarre compta ainsi, minute par minute, deux mortelles heures, écoutant avec une terreur croissante le bruit du tocsin et le retentissement des arquebusades voyant par un guichet vitré passer, à la lueur de l'incendie, au flamboiement des torches, les fuyards et les assassins, ne comprenant rien à ces clameurs de meurtre et à ces cris de détresse ne pouvant soupçonner enfin, malgré la connaissance qu'il avait de Charles IX, de la reine mère et du duc de Guise, l'horrible drame qui s'accomplissait en ce moment.

Henri n'avait pas que le courage physique il avait mieux que cela, il avait la puissance morale craignant le danger, il l'affrontait en souriant mais le danger du champ de bataille, le danger en plein air et en plein jour, le danger aux yeux de tous, qu'accompagnent la stridente harmonie des trompettes et la voix sourde et vibrante des tambours. Mais là, il était sans armes, seul, enfermé, perdu dans une demi-obscurité, suffisante à peine pour voir l'ennemi qui pouvait se glisser jusqu'à lui et le fer qui le voulait percer. Ces deux heures furent donc pour lui les deux heures peut-être les plus cruelles de sa vie.

Au plus fort du tumulte, et comme Henri commençait à comprendre que, selon toute probabilité, il s'agissait d'un massacre organisé, un capitaine vint chercher le prince et le conduisit par un corridor à l'appartement du roi. A leur approche la porte s'ouvrit, derrière eux la porte se referma –le tout comme par enchantement. Puis le capi-

taine introduisit Henri près de Charles IX, alors dans f on cabinet des Armes.

Lorsqu'ils entrèrent, le roi était assis dans un grand fauteuil, ses deux mains posées sur les deux bras de «on siège et sa tête retombant sur sa poitrine. Au bruit que firent les nouveaux venus, Charles IX releva son front, sur lequel Henri vit couler la sueur par grosses gouttes.

Bonsoir, Henriot dit brutalement le jeune roi; vous, la Chastre, laissez-nous.

Le capitaine obéit.

Il se fit un moment de sombre silence.

Pendant ce moment, Henri regarda autour de lui avec inquiétude et vit qu'il était seul avec le roi.

Charles IX se leva tout à coup.

Par la mordieu dit-il en retroussant d'un geste rapide ses cheveux blonds et en essuyant son front en même temps, vous êtes content de vous voir près de moi, n'est-ce pas, Henriot?

Mais sans doute, sire, répondit le roi de Navarre, et c'est toujours avec bonheur que je me retrouve près de Votre Majesté.

Plus content que d'être là-bas, hein? reprit Charles IX continuant à suivre sa propre pensée plutôt qu'il ne répondait au compliment de Henri. – Sire, je ne comprends pas, dit Henri.

Regardez et vous comprendrez.

D'un mouvement rapide, Charles IX marcha ou plutôt bondit vers la fenêtre. Et, attirant à lui son beau-frère de plus en plus épouvanté, il lui montra l'horrible silhouette des assassins, qui, sur le plancher d'un bateau, égorgeaient ou noyaient les victimes qu'on leur amenait à chaque instant. Mais, au nom du ciel, s'écria Henri tout pâle, que se passe-t-il donc cette nuit ?

Cette nuit, monsieur, dit Charles IX, on me débarrasse de tous les huguenots. Voyez-vous làbas, au-dessus de l'hôtel de Bourbon, cette fumée et cette flamme; c'est la fumée et la. flamme de la maison de l'amiral, qui brûle. Voyez-vous ce corps que de bons catholiques traînent sur une paillasse déchirée, c'est le corps du gendre de l'amiral, le cadavre de votre ami Téligny.

Oh que veut dire cela? s'écria le roi de Navarre en cherchant inutilement à son côté la poignée de sa dague et tremblant à la fois de honte et de colère, car il sentait que, tout à la fois, on le raillait et on le menaçait.

Cela veut dire, s'écria Charles IX furieux, sans transition et blêmissant d'une manière effrayante, cela veut dire que je ne veux plus de huguenots autour de moi, entendez-vous, Henri? suis-je le roi? suis-je le maître?

Mais, Votre Majesté.

Ma Majesté tue et massacre à cette heure tout ce qui n'est pas catholique, c'est son plaisir. Eteavous catholique? s'écria Charles, dont la coléré