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Titre : Oeuvres illustrées ; 4. La reine Margot. 4, 1 / par Alexandre Dumas ; éd. ill. par E. Lampsonius et Lancelot

Auteur : Dumas, Alexandre (1802-1870). Auteur du texte

Éditeur : Calmann Lévy (Paris)

Date d'édition : 18

Contributeur : Lampsonius, Eugène (1822-1871). Illustrateur

Contributeur : Lancelot, Dieudonné Auguste (1822-1894). Illustrateur

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb388585722

Relation : Titre d'ensemble : Oeuvres illustrées

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12417486p

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38858669f

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 178-186 p. : ill.

Format : Nombre total de vues : 182

Description : [La reine Margot (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k202877g

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Personne que Votre Majesté et moi.

Avez-vous fait ce que je vous ai dit?

A propos des poules noires?

– Oui.

Elles sont prêtes, madame.

Ah si vous étiez juif! murmura Catherine. Moi, juif, madame, pourquoi ?

Parce que vous pourriez lire les livres précieux qu'ont écrit les Hébreux sur les sacrifices. Je me suis fait traduire l'un d'eux, et j'ai vu que ce n'était ni dans le cœur ni dans le foie, comme les Romains, que les Hébreux cherchaient les présages c'était dans la disposition du cerveau et dans la figuration des lettres qui y sont tracées par la main toute-puissante de la destinée.

Oui, madame, je l'ai aussi entendu dire par un vieux rabbin de mes amis.

Il y a, dit Catherine, des caractères ainsi dessinés qui ouvrent toute une voie prophétique seulement, les savants chaldéens recommandent. -Recommandent. quoi ? demanda René, voyant que la reine hésitait à continuer.

Recommandent que l'expérience se fasse sur des cerveaux humains, comme étant plus développés et plus sympathiques à la volonté du consultant.

Hélas madame, dit René, Votre Majesté sait bien que c'est impossible

Difficile du moins, dit Catherine car, si nous avions su cela à la Saint-Barthélemy. hein, René! 1 quelle riche récolte! Le premier condamné. j'y songerai. En attendant, demeurons dans le cercle du possible. La chambre des sacrifices est-elle préparée?

– Oui, madame.

– Passons-y.

René alluma une bougie faite d'éléments étranges, et dont l'odeur, tantôt subtile et pénétrante, tantôt nauséabonde et fumeuse, révélait l'introduction de plusieurs matières; puis, éclairant Catherine, il passa le premier dois la cellule. Catherine choisit elle-n«ême parmi tous les instruments de sacrifice un couteau d'acier bleuissant, tandis que René allait chercher une des deux poules qui roulaient dans un coin leur œil d'or inquiet. Comment procéderons-nous?

Nous interrogerons le foie de l'une et le cerveau de l'autre. Si les deux expériences nous donnent les mêmes résultats, il faudra bien croire, surtout si ces résultats se combinent avec ceux précédemmeni obtenus.

Par où commencerons-nous?

Par l'expérience du foie.

C'est bien, dit René; et il attacha la poule sur le petit autel à deux anneaux placés aux deux extrémités, de manière que l'animal, renversé sur le dos, ne pouvait que se débattre sans bouger de *)k*re.

Catherine lui ouvrit la poitrine d'un seul coup de couteau. La poule jeta trois cris, et expira après s'être assez longtemps débattue.

– Toujours trois cris, murmura Catherine, trois signes de mort.

Puis elle ouvrit le corps.

Et le foie penchant à gauche, continua-t-elle, toujours à gauche; triple mort suivie d'une déchéance. Sais-tu, René, que c'est effrayant? – Il faut voir, madame, si les présages de la seconde victime coïncideront avec ceux de la première.

René détacha le cadavre de la poule et le jeta dans un coin. Puis il alla vers l'autre, qui, jugeant de son sort par celui de sa compagne, essaya de s'y soustraire en courant tout autour de la cellule, et qui, enfin, se voyant prise dans un coin, s'envola par-dessus la tête de René, et s'en alla dans son vol éteindre la bougie magique que tenait à la main Catherine.

Vous le voyez, René, dit la reine. C'est ainsi que s'éteindra notre race. La mort soufflera dessus, et elle disparaîtra de la surface de la terre. Trois fils, cependant, trois fils murmura-t-elle tristement.

René lui prit des mains la bougie éteinte, et alla la rallumer dans la pièce à côté.

Quand il revint, il vit la poule qui s'était fourré la tête dans l'entonnoir.

– Cette fois, dit Catheriner j'éviterai les cris, car je lui trancherai la tête d'un seul coup.

Et, en effet, lorsque la poule fut attachée, Catherine, comme elle l'avait dit, d'un seul coup lui trancha la tête. Mais, dans la convulsion suprême, le bec s'ouvrit trois fois et se rejoignit pour ne plus se rouvrir.

Vois-tu, dit Catherine épouvantée. A défaut de trois cris, trois soupirs. Trois, toujours trois. Ils mourront tous trois. Toutes ces âmes, avant de partir, comptent et appellent jusqu'à trois. Voyons maintenant les signes de la tête.

Alors Catherine abattit la crête pâlie de l'animal, ouvrit avec précaution le crâne; et, le séparant de manière à laisser à découvert les lobes du cerveau, elle essaya de trouver la forme d'une lettre quelconque sur les sinuosités sanglantes que trace la division de la pulpe cérébrale.

Toujours, s'écria-t-elle en frappant dans ses deux mains, toujours et cette fois le pronostic est plus clair que jamais. Viens et regarde.

René s'approcha.

Quelle est cette lettre ? lui demanda Catherine en lui désignant un signe.

– Un H, répondit René.

– Combien de fois répété ?

René compta.

Quatre, dit-il.

Eh bien! eh bien est-ce cela? Je ie vois,