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Titre : Oeuvres illustrées ; 4. La reine Margot. 4, 1 / par Alexandre Dumas ; éd. ill. par E. Lampsonius et Lancelot

Auteur : Dumas, Alexandre (1802-1870). Auteur du texte

Éditeur : Calmann Lévy (Paris)

Date d'édition : 18

Contributeur : Lampsonius, Eugène (1822-1871). Illustrateur

Contributeur : Lancelot, Dieudonné Auguste (1822-1894). Illustrateur

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb388585722

Relation : Titre d'ensemble : Oeuvres illustrées

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12417486p

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38858669f

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 178-186 p. : ill.

Format : Nombre total de vues : 182

Description : [La reine Margot (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k202877g

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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profitant du moment où la Mole dormait, il essaya détendre la main jusqu'à lui trois fois la force lui manqua, et il s'évanouit. Enfin, la quatrième nuit, il atteignit l'arme, la saisit du bout de ses doigts crispés, et, en poussant un gémissement arraché par la douleur, il la cacha sous son oreiller. Le lendemain, il vit quelque chose d'inouï jusque-là l'ombre de la Mole, qui semblait chaque jour reprendre de nouvelles forces, tandis que lui, sans cesse occupé de la vision terrible, usait les siennes dans l'éternelle trame du complot qui devait l'en débarrasser; l'ombre de la Mole, devenue de plus en plus alerte, fit, d'un air pensif, deux ou trois tours de la chambre; puis enfin, après avoir ajusté son manteau, ceint son épée, coiffé sa tête d'un large feutre à larges bords, ouvrit la porte et sortit.

Coconas respira il se crut débarrassé de son fantôme. Pendant deux ou trois heures, son sang circula dans ses veines plus calme et plus rafraîchi qu'il n'avait jamais encore été depuis le moment du duel un jour d'absence eût rendu la connaissance à Coconas, huit jours l'eussent guéri peut-être; malheureusement, la Mole rentra au bout de deux heures.

Cette rentrée fut pour le Piémontais un véritable coup de poignard, et, quoique la Mole ne rentrât point seul, Coconas n'eut pas un regard pour son compagnon.

Son compagnon méritait cependant bien qu'on le regardât.

C'était un homme d'une quarantaine d'années, court, trapu, vigoureux, avec des cheveux noirs qui descendaient jusqu'aux sourcils, et une barbe noire qui, contre la mode du temps, couvrait tout le bas de son visage; mais le nouveau venu paraissait s'occuper peu de mode. 11 avait une espèce de justaucorps de cuir tout maculé de taches brunes. Des chausses sang- de-bœuf, un maillot rouge, de gros souliers de cuir montant au-dessus de la cheville, un bonnet de la même couleur que ses chausses, et la taille serrée par une large ceinture à laquelle pendait un couteau caché dans sa gaîne.

Cet étrange personnage, dont la présence semblait une anomalie dans le Louvre, jeta sur une thaise le manteau brun qui l'enveloppait, et s'approcha brutalement du lit de Coconas, dont les yeux, comme par une fascination singulière, demeuraient constamment fixés sur la Mole, qui se tenait à distance. 11 regarda le malade, et secouant la tête:

-Vous avez attendu bien tard, mon gentilhomme dit-il.

Je ne pouvais pas sortir plus tôt, dit la Mole. Eh! par Dieu! il fallait m'envoyer chercher. Par qui?

Ah! c'est vrai J'oubliais où nous sommes. Je l'avais dit oes dames; mais elles n'ont point voulu

m'écouter. Si l'on avait suivi mes ordonnances au lieu de s'en rapporter à celle de cet âne bâté que l'on nomme Ambroise Paré, vous seriez depuis longtemps en état ou de courir les aventures ensemble, ou de vous redonner un autre coup d'épée si c'était votre bon plaisir; enfin on verra. Entend-il raison, votre ami? 1

– Pas trop.

– Tirez la langue, mon gentilhomme.

Coconas tira la langue à la Mole en faisant une si affreuse grimace, que l'examinateur secoua une seconde fois la tête.

Oh! oh murmura-t-il, contraction des muscles. Il n'y a pas de temps à perdre. Ce soir même je vous enverrai une potion toute préparée qu'on lui fera prendreentrois fois d'heure en heure une fois à minuit, une fois à une heure, une fois à deux heures.

Bien.

Mais qui la lui fera prendre, cette potion ? Moi.

– Vous-même?

Oui.

Vous m'en donnez votre parole?

Foi de gentilhomme

Et, si quelque médecin voulait en soustraire la moindre partie pour la décomposer et voir de quels ingrédients elle est formée?.

– Je la renverserais jusqu'à la dernière goutte. – Foi de gentilhomme aussi? 2

– Je vous le jure.

– Par qui vous enverrai-je cette potion? '{ – Par qui vous voudrez.

– Mais mon envoyé.

– Eh bien?

– Comment pénétrera-t-il jusqu'à vous? – C'est prévu. Il dira qu'il vient de la part de M. René le parfumeur.

Ce Florentin qui demeure sur le pont SaintMichel ? 1

– Justement. Il a ses entrées au Louvre à toute heure du jour et de la nuit.

L'homme sourit.

En effet, dit-il, c'est bien le moins que lui doive la reine mère. C'est dit, on viendra de la part de maître René le parfumeur. Je puis bien prendre son nom une fois il a assez souvent, sans être patenté, exercé ma profession.

Eh bien! dit la Mole, je compte donc sur vous?

Comptez-y.

Quant au payement.

Oh nous réglerons cela avec le gentilhomme lui-même quand il sera sur pied.

– Et soyez tranquille, je crois qu'il sera en état de vous récompenser généreusement.

Moi aussi, je le crois. Mais, ajouta-t-il avec un singulier sourire, comme ce n'est pas l'habitude