Un grand gentilhomme à poil roux examinait devant une glace. Page (J8.
étaient refermées, celle de la poitrine comme celle de l'épaule, et celle de l'épaule seule le faisait souffrir. Toutes deux étaient vermeilles, comme il convient à des chairs en voie de guérison. Maître Ambroise Paré les recouvrit d'un taffetas gommé, fort en vogue à cette époque pour ces sortes de cas, et promit à la Mole que, pourvu qu'il ne se donnât point trop de mouvement dans l'excursion qu'il allait faire, les choses iraient convenablement. La Mole était au comble de la joie; à part une certaine faiblesse causée par la perte de sang et un léger étourdissement qui se rattachait à cette cause,
il se sentait aussi bien qu'il pouvait être. D'ailleurs, Marguerite serait sans doute de cette cavalcade il reverrait Marguerite; et, lorsqu'il songeait au bien que lui avait fait la vue de Gillonne, il ne mettait point en doute l'efficacité bien plus grande de celle de sa maîtresse.
La Mole employa donc une partie de l'argent qu'il avait reçu en partant de sa famille à acheter le plus beau justaucorps de satin blanc et la plus riche broderie de manteau que lui pût procurer le tailleur à la mode. Le même lui fournit encore des bottes de cuir parfumé qu'on portait à cette époque le