derniers plaisirs intellectuels. Si c'est un dilettantisme, je confesse que j'en suis atteint. Ne rien dire sur les écrivains même qui nous sont opposés, rien que leurs amis judicieux ne pensent déjà et ne soient forcés d'avouer et d'admettre, ce serait mon ambition dernière.
M. de Pontmartin appartient à la génération littéraire qui a suivi immédiatement la nôtre, et qui a été la première à nous faire apercevoir que nous n'étions plus très-jeunes. Il est du même âge, de la même année qu'Alfred de Musset (1811). Il avait dix-huit ans quand nous en avions vingt-cinq. Il est du Comtat; il fit on termina ses études à Paris, au collége Saint-Louis. Il était par sa mère cousin germain d'un jeune homme également distingué, Henri de Cambis, mort trop tôt avant son digne père, le marquis de Cambis, que nous tous, qui sous la Restauration suivions les cours de MM. Guizot, Cousin et Villemain, avions vu assis à côté de nous sur les bancs de la Sorbonne, et qui même (sa modestie avait peine à en convenir) avait autrefois, en compagnie de deux amis, traduit l'Iliade d'Homère. Après la révolution de 1830, M. de Pontmartin retourna passer quelques années dans son pays d'Avignon, avant de venir chercher la réputation littéraire à Paris. A ceux qui en douteraient à voir la sévérité de sa doctrine, je dirai (ce qui n'est jamais une injure pour un galant homme) qu'il eut de la jeunesse. La ville d'Avignon s'en est longtemps souvenue, me dit-on, et les échos l'ont répété.
Quand je le vis arriver à Paris et s'adresser pour ses