Extrait du journal

allons recevoir Marchand et voir juger Dêroulède par la Cour d’assises, Dreyfus par la Cour de cassation... « La France est divisée en deux camps. Ceux qui veulent la liberté de Déroulède, ceux qui veulent la liberté de Dreyfus. Nous sommes avec les premiers. Soyons tous autour du Pa lais de justice, car la cause de Déroulède, c’est la liberté de la France. • M. Joies Guérin déclare que les antisé mites continueront à opposer « la force à la force ». Le temps des discours vains est passé dit-il. Guerre à l’étranger d’abord. Nous cau serons après. Tous ces discours ont été accueillis de la majorité des assistants par les cris de : « A bas les juifs ! Vive Marchand I Vive l’armée! » La Commission nu Budget. — Paris, 28 mai. — La commission du budget a entendu hier la lecture du rapport de M. Pelletan. Dans son exposé des motifs, le rapporteur constate que le Sénat a modifié 72 chapitres et il reproche à la haute assemblée d’avoir ris qué de soulever les plus graves conflits cons titutionnels, en s’arrogeant le droit d’aug menter certains crédits et de créer certains chapitres. Il reproche aussi au Sénat d’avoir, malgré le retard apporté au vote du budget, exposé le pays à de nouveaux douzièmes provisoires par les modifications profondes et inutiles qu’il a apportées à ce budget. M. Pelletan blâme sévèrement, d’autre part, le gouvernement de n'avoir pas, comme il aurait dû, soutenu devant le Sénat les votes de la chambre. La commission a adopté ce rapport qui con sacre les rétablissements concernant tous les amendements tendant à l’augmentation du traitement du petit personnel, l’amendement Groussier relatif aux facteurs, l’amendement Jourdc relatif aux unifications de retraites, tous deux modifiés. Notons que la commission ramène à 30millions, chiffre voté par la chambre, la somme destinée à la liquidation des obligations sexennaires, somme que le sénat avait portée à 33 millions. Les commissaires sont convaincus que le bvdget sera définitivement voté mardi soir et qu’il n’y aura pas lieu au dépôt d’un sixième douzième. _ Les incidents d'Alger. — Alger, 28 mai. — Hier soir M. Antoni, rédacteur à Y Antijuif, a été arrêté ; un mandat de dépôt avait été lancé contre lui, à la suite de l’arrêt de la chambre des mises en accusation, sous ia prévention de tentative d'assassinat contre un Israélite. M. Antoni a été condamné récemment par la cour d’appel d’Alger à six mois de prison pour bris de clôture. Un Mot de M. Lebret. — Paris, 28 mai. — Le Figaro raconte qu’on répétait, hier, dans les milieux politiques, un amusant dialogue entre M. Lebret et un des membres les plus considérables du groupe de la Défense natio nale. Ce dernier avait abordé le garde des sceaux dans les couloirs. — Qu'esUce que j’entends dire, monsieur le ministre 7 avait-il demandé. Il parait que la cour de cassation serait disposée à voter la ré vision ? — Je l’ai entendu dire aussi, répond le mi nistre. Le député, levant les bras au ciel : — C’est inouï ! J’avoue que c’est là une pen sée à laquelle je ne m’étais pas fait I Alors le ministre, très calme: — Eh bien ! vous avez huit jours devant vous pour vous y faire !...