orieniale des Pays-Bas (p. 203-215) Exploitation des archives municipales
pour reconstituer les différentes formes de comptabilité dans l'évêché
d'Utrecht et le duché de Gueldre, la dépréciation des monnaies et leurs zones
de répartition.
Au total, la complémentarité des analyses et la richesse de la documen-
tation statistique font du recueil un modèle d'intégration des composantes
numismatiques dans la définition de la symbiose politico-économique unis-
sant par la circulation des produits et des monnaies les deux rives du Channel.
J.-P. CALLU.
Jean GAUDEMET, Les élections dans l'Eglise lafine des origines au XYIe siè-
cle, Paris, F. Lanore, 1979, 429 p. (avec la collaboration de Jacques
DuBOis, André DuvAL, Jacques CHAMPAGNE).
On sait comment, au Moyen Age, le système électif est apparu comme le
régime normal de désignation des dignitaires ecclésiastiques, susceptible de
conforter au mieux la cohésion des diverses communautés. Principe fonda-
mental de la règle bénédictine, repris par les autres ordres, il fut, en revanche,
reçu avec plus de difficulté dans le clergé séculier et cessa assez tôt d'y être
observé. C'est à cette évolution qu'est consacré l'ouvrage de Jean Gaudemet
et de ses collaborateurs, ouvrage divisé en deux parties qui concernent l'une
et l'autre uniquement l'Eglise latine les élections épiscopales (incluant
l'élection pontificale), les élections des supérieurs monastiques et religieux
(bénédictins, mendiants). L'originalité principale, cependant, en est dans la
méthode d'analyse qui consiste à présenter, traduits en français, les docu-
ments considérés par les auteurs comme les plus importants en les intégrant
dans l'exposé lui-même, si bien que le volume constitue à la fois un recueil de
textes (très précieux, très utile) et une étude (fort savante, enrichissante,
particulièrement pour la connaissance des périodes anciennes dans le domaine
des élections épiscopales, pour une meilleure compréhension des contradic-
tions qui s'introduisent dans la pratique bénédictine et pour le rôle des cha-
pitres qui tendent à établir un régime collégial dans la direction des ordres
mendiants).
La première partie sur les évêques est l'oeuvre de Jean Gaudemet
lui-même. Elle compte 150 documents environ qui, en quelque sorte, por-
tent l'exposé par une série de commentaires logiquement reliés les uns aux
autres. Après avoir souligné, dans l'avant-propos, qu'élection ne signifie pas
forcément désignation par un suffrage organisé, mais seulement et fonda-
mentalement choix, et après avoir indiqué que, dans le secteur religieux, les
hommes qui procèdent au choix sont tenus pour inspirés du Saint-Esprit,
d'où il résulte que leur décision témoigne de la volonté de Dieu, l'auteur
montre comment les premiers mécanismes, qui commencent à sourdre des
documents au me siècle, s'éclairent à l'époque suivante au cours de laquelle
se mettent en place les divers moyens de la pratique électorale élection par
le peuple, cooptation par les pairs, approbation et désignation par le clergé
et les fidèles, cette dernière démarche s'imposant, au moins dans la théorie,
dès le ve siècle. Sous les Mérovingiens, les législations conciliaires réaffirment
le principe électif, le choix étant opéré par les dignitaires de l'évêché, les
abbés des monastères du diocèse et, plus encore, les autres évêques de la
province, tandis que les interventions royales se font de plus en plus nettes