Deux légendes
de l'ancienne Lydie
d'après Xanthos le Lydien
C'est dans la deuxième moitié du v siècle av. J.-C., selon toute vraisemblance, que Xanthos le Lydien composa ses Lydiakal. Bien qu'il ait écrit en grec, il était sans aucun doute d'origine lydienne l'ethnique suffirait déjà à le montrer on peut ajouter que son père s'appelait, dit-on, Candaule comme l'un des rois lydiens2 et que le nom même de Xanthos n'est probablement que la traduction ou l'adaptation grecque d'un nom lydien, peut-être aussi un sobriquet, car il ne répond pas aux usages de l'onomastique grecque3. Par son origine et l'époque où il écrivit, Xanthos est donc la source littéraire la plus directe pour l'histoire de l'ancienne Lydie.
Si l'on se contente de ce que les auteurs anciens attribuent nommément à Xanthos4, les fragments des Lydiaka sont malheureusement très rares et pour chacun d'eux se pose le problème de la transmission on sait en effet que Ménipposs a fait un résumé de l'œuvre de Xanthos et Dionysos Skytobrachion l'a sans doute adaptée puisque Artémon de Casandreia va même jusqu'à l'accuser d'avoir fabriqué de toutes pièces les Lydiaka6 1. Les fg. de ces Lydiaka sont rassemblés par F. JACOBY, F. Gr H IIIC, 765; pour la dernière mise au point sur Xanthos, voir H. HERTER, R.E., IX2 (1967), art. « Xanthos der Lyder s, col. 1354-1374.
2. F. Gr. H., 765 T 1 pour le père de Xanthos, HÉRODOTE, l, 7-12 pour le roi. 3. Cette remarque m'a été faite par M. le Pr E. Will.
4. Il semble inadmissible en effet de recomposer l'œuvre de Xanthos à l'aide des sections lydiennes des liv. IV, VI et VII de l'Historia Katholikè de NICOLAS DE DAMAS, comme le fait, entre autres, H. HERTER, art. cit., car Nicolas de Damas a très bien pu avoir d'autres sources.
5. F. Gr. H., 765 T 7.
6. Retransmis par ATHÉNÉE, 12, 11, p. 515 DE. Pour l'authenticité des Lydiaka voir, en plus de H. HERTER, art. cit., col. 1355-1356, le point de vue très nuancé de O. REGENBOGEN, Gnomon, XIX (1943), pp. 17-18.