CHAPITRE VI
DES MAUVAIS TRADUCTEURS
ET DE NE TRADUIRE LES POETES
Mais que diray-je d'aucuns, vrayement mieux dignes d'estre appellez traditeurs, que traducteurs ? veu qu'ils trahissent ceux qu'ils entreprennent exposer, les frustrans de leur gloire, et par mesme moyen seduisent les lecteurs ignorans, leur monstrant le blanc pour le noir qui, pour acquerir le nom de sçavans, traduisent à credit les langues, dont jamais ils n'ont entendu les premiers elemens, come l'hebraïque et la grecque et encore pour mieux se faire valoir, se pren-