la baïonnette, il fit sonner les trompettes et battre les tambours, de manière à bien avertir les Arabes de son arrivée. Malgré cetteinconcevable imprudence, nos troupes étaient tellement près du camp, que le désordre y fut extrême et que tout le monde s'y mit en fuite, sans songer à se défendre ni à sauver les effets les plus précieux. Abd-el-Kader, qui s'y trouvait, n'eut que le temps de sauter sur un cheval sans selle et de s'enfuir à demi nu, laissant tous ses bagages entre nos mains. Forcé de renoncer à ses projets sur la Mitidja, Abd-el-Kader se tourna vers la province de Titery, et, le 7 mars, il rasa les tribus entre Boghar et Bérouakia.
Cône fut qu'un coup de main sans grand résultat pour notre ennemi, car le colonel Camou, qui se trouvait non loin de là, accourut aussitôt à la tète d'une de nos nombreuses colonnes. Laissant son convoi en arrière, le colonel doubla de vitesse avec 2 bataillons d'infanterie sans sac, 2 obusiers de montagne, et sa cavalerie, comptant 150 sabres, sous les ordres du colonel de Noue. Une heure et demie plus tard, on était en présence de l'Emir, qui sembla, un moment, venir luiYnème au-devant de l'attaque. Quatre drapeaux