diversement jugée; la majeure partie de l'armée et le général Cavaignac lui-même ne l'approuvèrent pas. Ceux qui voyaient les choses de loin, c'est-à-dire d'Alger et de France, exaltèrent outre mesure cet acte de c°lémence. Aujourd'hui quel'on considère cet événement à une distance de quinze années, on est tenté de croire que les Traras ne méritaient pas ce pardon, et qu'il eût été plus profitable à nos intérêts de frapper un coup ` qui intimidât les futurs imitateurs de ces populations perfides et turbulentes.
Les Traras, qui avaient accepté toutes les conditions de M. de Lamoricière, n'en remplirent qu'une partie, et, un mois après, le général Cavaignac dut retourner chez eux pour les forcer à s'exécuter complétement. D'Aïn-Kébira, nous allâmes camper prés de Nedroma, dont la fidélité plus que douteuse avait besoin d'être stimulée par la présence de nos bataillons victorieux. C'est à ce bivouac que nous eûmes les premières nouvelles de nos pauvres camarades prisonniers d'Abdel-Kader. L'Emir avait permis à M. de Cognord d'écrire au général; il avait fait porter la lettre de cet officier par un de ses cava,-