les plus élevés, au pied de ce piton qu'on nomme la Table des Traras à cause de sa forme. Dans notre marche en avant, nous avions constamment refoulé les populations de ces montagnes, de sorte qu'elles se trouvaient acculées à la mer. Elles étaientàà notre merci, rien ne pouvait les sauver. L'Emir les avait lâchement abandonnées, ainsi qu'il le faisait de toutes les tribus qu'il armait contre nous, et ni leurs plaintes ni leurs malédictions n'avaient pu le décidera les défendre et à partager leur sort.
Le soir, au bivouac, on calculait les chances de la journée du lendemain, et bien des cœurs ulcérés, bien des esprits irrités savouraient d'avance une extermination complète des Kabyles, comme une vengeance de tant d'atrocités commises en si peu de temps. Les Traras eux-mêmes ne comptaient pas sur le pardon des Français, et cependant ils envoyèrent leur djemma implorer la pitié de leurs vainqueurs. Le général leur imposa des conditions sévères; mais il finit par leur accorder l'Aman, et le lendemain nous res descendîmes à Aïn-Kébira.
Laconduite du général Lamoriciére fut