offrait en ce moment un spectacle plein d'intérêt pour nous. La population des Traras était entassée sur les seconds contre-forts de ces montagnes; entre cette population et nous, lesgoumsd'Abd-el-Kader se mettaient en retraite par une gorge qui les faisait déboucher du côté de Nemours. On distinguait les diverses tribus divisées par groupes, les bagages, les réguliers et Abd-el-Kader lui-même, entouré de ses drapeaux. Tout ce monde défilait au pas à un kilomètre de nous; nous n'avions qu'à nous laisser tomber sur eux pour ysemer laconiusion et venger d'un seul coup nos pertes de Sidi-Brahim et la honte des marabouts de Aïn-Témouchent. Le général Cavaignac envoya prévenir M. de Lamoricière de ce qui se passait; mais le général en chef donna l'ordre de rallier le camp, où nous arrivâmes une heure après, bien fatigués et mécontents de cette journée qui n'avaiteu d'autres résultats qu'un combat stérile contre des gens exposes a nos coups par Abd-el-Kader, pour couvrir sa retraite.
Le lendemain, nous nous avançâmes dans la montagne, où nous eûmes encore un petit engagement avec les Kabyles; enfin, le troisiéme jour, nous campâmes sur les plateaux