rivière se fit dans l'ordre de marche, chacune de nos trois colonnes prenant le gué devant elle. Comme la rivière fait de nombreux circuits, nous eûmes bientôt après à la traverser une seconde fois. Les Marocains, sortis en masse de leur camp, vinrent nous attaquer à ce nouveau passage, qui se fit dans un ordre admirable, malgré la difficulté des berges. Les clairons s'étaient tus jusque-là. Le maréchal les fit sonner en leur disant: « Allons! enfants, la casquette du père Bugeaud » L'ordre de bataille fut pris sur la rive ennemie et sous un feu des plus vifs. Je ne décrirai pas la fameuse tête de cochon chacun la connaît et tous nos camps d'instruction l'ont souvent exécutée. Notre bataillon (2" de zouaves) faisait partie de l'aile commandée par le général Bedeau et marchait à l'extrémité droite de la diagonale la plus courte du losange. Tous les tirailleurs se liaient entre eux, de sorte que chaque bataillon recevait protection de ceux du bataillon qui le précédait. Je ne pourrais dire ce qui se passa dans l'ensemble des mouvements, à moins de répéter les rapports officiels je me bornerai donc à raconter ce que je vis, et ce que fit notre bataillon.