Un comité fut chargé d'assurer ce délicat service (1) et, s'il fut matériellement impossible d'éviter toute difficulté, il est équitable de dire ici que les victimes furent nobles et dignes au cours de cette longue épreuve
Cet hommage général rendu à nos concitoyens, nul ne nous démentira si nous affirmons que le clergé catholique de Sedan et des environs ainsi que les ministres des cultes protestant et israélite méritent un éloge particulier. En effet, malgré le grand âge ou la faiblesse de santé de certains d'entre eux, malgré l'appel extrêmement fréquent (trois fois par semaine pour chacun)'- la Commandanture exigeant chaque fois la présence d'un ministre (?), il n'y eut jamais de leur part ni absence, ni défaillance M. le Chanoine L. Delozanne, archiprêtre, dirigea ce roulement d'une façon qui mérite les plus sincères louanges, et « la population ardennaise, nous dit un témoin oculaire, nc peut l'oublier »
Cette réquisition si lourde et si injustifiée (2) commença dès le 28 août elle ne devait prendre fin que le 31 janvier. Les justes observations du comité n'avaient pu obtenir de détente dans l'application de cette mesure. Le 28 octobre, la voix d'un de nos concitoyens s'éleva pour demander au major Heyn de se départir de cette sévérité à titre de document, nous reproduisons sa lettre
(1) La Commission des otages était composée comme suit MM. F. Cousin. notaire, président F'. Desoye, secrétaire H. Couty, Blaye, Ch. Ritter et Victor Liénard, membres.
(2) L'incident de la soirée du 30 août, — incident que nous avons relaté dans notre premier volume et dans notre chapitre sur le Conseil minicipal, — ne pouvait servir de motif au maintien d'un semblable régime d'exception (A) car il fut nettement établi que nul Sedanais n'y participa la ville ne pouvait ni ne devait donc à aucun titre être rendue responsable.
(A) A Cliarleville, i' Mézières, nulle pnrt il n'y eut d'otages, du moins en de twreilles conditiotte ni de cette façon permanente 156 jours plus de 5 mois