en vertu de son pouvoir discrétionnaire et malgré deux écrite admettant cinq cents émigrants, voici que la Commandanture en limite le nombre à deux cent trente de là, une situation très pénible pour la Mairie assaillie de plaintes, de récriminations de personnes qui ne peuvent comprendre telles radiations, telles admissions, et qui ont eu lieu de croire qu'elles partiraient elles ont même, dans cette prévision, réalisé les quelques approvisionnements qu'elles avaient, et vendu leur petit mobilier. L'administration allemande ne veut rien savoir c'est le « Sic vola » sans phrase et dans toute sa hideur
« Gluck au/ » dit-on aux touristes qui vont entreprendre l'ascension assez dangereuse d'un certain point intéressant de la Suisse. « Bon voyage » disons-nous à nos concitoyens qui risquent un trajet au terme duquel ils auront nous l'espérons bien la joie de se retrouver en terre de France, mais non sans difficultés, non sans peines, à en juger par la première étape au magasin à fourrages, ensuite par une station de plus d'une heure, sous la pluie, sur la place de la Gare.
Bon voyage à tous vieillards fatigués, malades et convalescents, petits enfants que les trains allemands emportent A tous heureux retour en France
Pour nous, comme le serf à la glèbe, nous demeurons, et « nous maintiendrons » sous l'averse des réquisitions, des saisies (1), des attentats et des violences dont apparaîtra et sera réellement toute tissée l'histoire de l'occupation allemande chez nous
On doit louer les beaux spectacles partout où les regards les rencontrent tel celui que l'on a pu voir, en l'église SaintCharles, le lundi 11 janvier à quatre heures de nombreux Allemands viennent recevoir la sainte communion. « En viatique ? demandera-t-on. Oui, car ils vont au front et tout (1) Ce 8 janvier, l'une de nos plus grandes manufactures étant absolument vidée, on opérait chez M. Renault la saisie de 400 pièces de draps