de l'enfer est représentée par une énorme gueule de monstre, qui s'ouvre et se ferme et jette des flammes.
Les spectateurs sont les uns placés dans des tribunes réservées, les autres assis sur des bancs ou debout. Tous regardent pendant de longues heures sans jamais se lasser cette scène ou se déroulent les spectacles les plus capables de les charmer et de les émouvoir.
Les grands drames de la religion, de l'ancien et du nouveau Testament, de la terre, du ciel et de l'enfer, sont représentés au vif sous leurs yeux, avec ce qu'ils ont de touchantoude terrible. Leurs ârrres croyantes sont profondément remuées par des sentiments de crainte ou d'espérance. « Qu'on se figure ce qui se passait dans l'âme de ceux qui voyaient de bonne foi un pareil spectacle certes jamais, en aucun lieu, en aucun temps on n'appliqua à quelque chose de plus émouvant et de plus grandiose le procédé de la représentation dramatique1. » Aussi, y accourait-on en si grand nombre, que les maisons demeurées désertes devaient être confiées à quelques gardiens chargés de veiller à la sùreté propriétés. Ces représentations étaient gratuites; les pauvres comme les riches s'y pressaient, les 1 Gaston Paris. La poésie au moyen âge, p. 29.