communiqués à l'Europe chrétienne'. Quelques lettrés libertins versifièrent ces vilains contes, leur donnant la forme et les couleurs aimées de leurs contemporains. Un petit nombre les lisaient.
Sortis de la vieille corruption païenne, ils avaient traversé le moyen âge, comme un torrent impur mais enfermé entre des digues étroites, qui 1 empêchaient de répandre au loin ses souillures dans la société.
De nos jours, les libraires battent monnaie en vendant des livres obscènes. Ce sont les publications de cette espèce qui ont le plus de vogue, comme en témoigne le nombre de leurs éditions l'imprimerie les multiplie par centaines de mille, et leurs ravages n'ont pas de limite. Saint Louis n'aurait pas plus toléré la propagation des livres immoraux que celle des livres impies. Ils ne devaient exister qu'en petit nombre. Les manuscrits qui nous en restent sont peu nombreux en comparaison des manuscrits des poésies sacrées et épiques2. La foule aimait encore les bonnes lectures les chansons de geste, les lais celtiques, les complaintes étaient encore les chants qu'elle préférait. Cette société 1 Gaston )'aris Littér. fr. ail moyen âge, p. 3.
2 Lecoy de la Marche. XIIIe siècle littér., p. 216.