VII
MUSIQUE
Au xIII° siècle, la musique était en retard sur les arts plastiques et décoratifs. Elle était cependant assez avancée pour procurer à nos pères de vives jouissances.
Pendant qu'ils promenaient leurs yeux émerveillés sur les trésors artistiques de leurs églises, ils avaient l'oreille charmée et l'âme profondément remuée par la voix puissante de l'orgue, par les mélodies graves et solennelles du plein chant, au service de la liturgie sacrée. Quels accents du ciel, qunelle merveilleuse alliance de la théologie et de la poésie dans les proses liturgiques, dans les hymnes d'Adam de Saint-Victor, de saint Thomas d'Aquin, dans le Dies iræ, le Stabat! « Aucun siècle, dit D. Guéranger, n'a surpassé le treizième dans l'art de rendre les passions de la liturgie avec les ressources en apparence si bornées du chant ecclésiastique. » Exécuté par des hommes bien pénétrés du sens des paroles sacrées et des sentiments qu'elles exprimaient, ce chant ne donnait-il pas des ailes à la prière, et ne faisait-il pas partager à tous les joies de la Nativité, les douleurs de la