un voisinage si rapproché, et à tel nombre, que, en parcourant toutes les rues, on ne peut trouver deux maisons contiguës qui n'en soient plus ou moins peuplées. On trouve des imagiers très habiles, soit en sculpture, soit en peinture, soit en relief. Là vous verrez d'ingénieux constructeurs d'instruments de guerre, et même de tous les objets nécessaires aux cavaliers selles, freins, épées et boucliers, lances et javelots, cuirasses, bonnets de fer et casques. En outre, d'excellents ciseleurs de vases de métal d'or, d'argent, de cuivre, se trouvent sur le Grand Pont et en beaucoup d'autres endroits, et font naissent. « L'architecture, dit L. Vilet1, est un art qui reproduit trop fidèlement l'état des mœurs et de la société, pour que de notre époque elfacée et sans relief il puisse sortir une empreinte nettement caractérisée. Ce privilège n'appartient qu'aux siècles où tout un peuple semble soumis à une même croyance, animé d'une même pensée, agité par une même passion. C'est alors qu'on voit s'opérer les grandes révolutions dans l'art de bâtir. Mais le doute, le scepticisme, l'indifférence ne peuvent rien eugendrer. »
« Ce vieux et riche sang gaulois, dit Viollet-le-Duc, qui avait pu vers le xiii" siècle. couvrir le sol d'édifices de toute nature, originaux, logiques, francs, sans alliage, véritable enveloppe d'une nation pleine de qualités brillantes, ce sang limpide et pur s'est coagulé de nouveau. une imitation pâle d'un art mort s'est substituée à l'originalité native de notre pays.Nos monuments paraissent des corps dépourvue d'âmes, restes d'une civilisation effacée, langage incompréhensible même pour ceux qui l'emploient2. »
1 llÙt. de l'art, 2° série.
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