avait allumé dans la cour, et.lui donna du pain, de la viande et du viu. Le paysan boit, mange et dort ensuite profondément, sans que le tumulte qui règne autour de lui puisse le réveiller. Au point du jour, le premier président arrive avec un grand cortège; on lui raconte l'histoire du paysan, qui dormait encore; 'on le réveille et on l'amène devant lui.
Mon ami, lui dit le magistrat, comment t'appelles-tu ?
Monseigneur, je m'appelle Pierre Laval.
Et d'où viens-tu ?
De Valvins, monseigneur, près Fontainebleau. Et pourquoi es-tu en prison?
J'avais répondu de 30 francs pour mon compère Morin; il n'a pu payer, ni moi non plus, et on m'a mis en prison.
Le premier président dit à un de ses secrétaires: l'ayez les 30 francs pour ce bonhomme, et qu'on le mette en liberté.
— Ah! monseigneur, vous êtes bien bon; que de bonté! monseigneur.
Et, tout d'un coup, commençant à se lamenter: Ah mon Dieu qu'est-ce que je vais devenir? Comment; on te dit que tu es libre, et que ta dette est payée, que tu peux retourner à Valvins, et tu n'es pas content?
Ah! monseigneur, comment voulez-vous que je retourne, je n'ai pas un sou.
Le premier président !,ire un écu de 6 francs de sa poche et le lui donne. Le paysan se confond en remerciements, et le voilà qui se lamente encore: Ah! mon Dieu 1 mon Dieu! comment faire? et qu'est-ce que je vais devenir?