8. Je suis l'aîné de tous mes frères
Mon cadet, expirant, décide de mon sort
Je suis plus désiré des enfants que des pères
Et l'avare me hait presque autant que la mort
Je suis vieux, cepcndant, mes heures sont bornées
Mon règne a de l'éclat qu'on voit bientôt linir
Je viens dans la saison des plus courtes journées
Je disparais et suis longtemps à revenir.
9. Je n'ai point d'âme et j'ai du mouvement.
Si, par malheur, un indiscret me touche,
Je m'arrête aussitôt. Je m'exprime sans bouche,
Et, sans bouger je marche à tout moment.
En temps et lieux je me fais bien comprendre
Mais d'être bien réglv c'est point essentiel.
Lorsque le patient attend le coup mortel,
D'avance il lrCmit de m'entendre.
10. Le ciel, la terre et l'eau m'ont donné naissance
Ce dernier élément sans cesse me détruit.
Dans les coffres fiscaux j'augmente la finance,
Mais il faut veiller et le jour et la nuit.
Jo répands en tous lieux une odeur agréable
Chacun est convaincu de mon utilité
C'est pourquoi tous les jours, sans incivilité,
Je me trouve placé des premiers Ma table.
11. Je suis un mal qui désole la terre,
Un des mille tourments du pauvre genre humain.
J'encourage la fraude et je pousse au larcin.
Bref, sans pitié pour leur misère,
J'écrase sous mes pieds la veuve et l'orphelin
12. Un pied, de ma longueur
Est la juste mesure