percevoir, du coin de cette ruelle, un homme qui fuyait entraînant une chèvre.
Le paysan descend de son âne avec précipitation, prie le filou de vouloir bien le lui garder, et se met à courir de toutes ses forces après le prétendu voleur. Après avoir parcouru bien du terrain, il revient accablé de fatigue et pour comble de malheur, il ne trouve ni Son âne ni celui qu'il avait prié de le garder.
Nos deux filous gagnaient au pied, chacun très-content de sa proie.
Le troisième attendait son homme au bord d'un puits, près duquel il devait nécessairement passer. Lo filou pousse des cris douloureux, et se plaint si amèrement, que l'homme qui avait perdu son âne et sa chèvre est tenté d'accoster quelqu'un qui lui paraissait aussi affligé que lui. Qu'avez-vous à vous désesperer ? lui dit-il vous n'êtes sûrcmentpas si malheureux que moi: j'ai perdu mon âne et ma chèvre. Voilà une belle perie, reprit le filou: avez-vous, comme-moi, laissé tomber dans ce puits une b ;urse pleine d'or? Que n'allez-vous la chercher? dit le paysan, il n'est pas profond. Hélas je ne suis pas adroit, reprit le filou, et je me noierais infailliblement mais si quelqu'un voulait me rendre ce service, je lui donnerais volontiers dix pièces d'or.
Le paysan, qui voyait la une occasion de réparer la perte de sa chèvre et de son âne, accepta le marché; aussitôt il ôta ses habits, et descendit dans le puits avec tant de légéreté, que le filou vit bien qu'il n'aurait que le temps d'enlever sa proie.
Le paysan arriva au fond du puits, n'y trouva point de bourse et quand il fut remonté, il ne put douter de son malheur les habits, l'une et la chèvre avaient