le passant en les voyant, se dit « Que vont devenir ces jolies fleurs si personne n'achète avant ce soir ces compositions magnifiques et dispendieuses? » Rassure-toi, passant bénévole. Le fleuriste est économe et prudent il met à sa devanture les pièces qui lui ont été commandées pour la soirée, et qu'il est sûr, de la sorte, de ne pas voir lui rester sur les bras; il a, d'ailleurs, des arrangements avec des fleuristes un peu moins haut placés que lui à qui il cède les fleurs fatiguées par une journée d'exposition, ou le second choix trié dans les envois qui lui sont faits. Ces pauvres fleurs feront encore le bonheur de beaucoup, car tous les artifices sont employés pour leur rendre leur fraîcheur et leur rigidité de tenue. Les joncs qui les allongent, les fils de fer imperceptibles qui les soutiennent, les tampons de mousse qui les tiennent écartées, sont employés tour à tour ou simultanément. Mais plus les fleurs sont fraîches, belles et parfaites, moins ces trucs sont nécessaires et les bouquets de haut luxe sont toujours les plus simples; les fleurs en sont peu nombreuses, mais de premier choix et se tiennent elles-mêmes, gracieuses et fermes, sans la moindre sophistication, sans le moindre artifice de métier.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce qu'on peut appeler les accessoires d'un bouquet, c'est-à-dire le vase, la corbeille, le panier, le support qui doit le contenir, les rubans qui en dissimulent les queues et en font ressortir l'éclat.
La vannerie et la poterie artistique reçoivent une