point t'accuser de m'y avoir provoquée. Fie-toi, Landry, à la petite Fadette, au pauvre vilain grelet, qui n'a point le dedans aussi laidique le dehors; et pardonnelui de t'avoir tourmenté, car il en résultera pour toi un grand bien. Tu connaîtras que s'il est doux d'avoir l'amour d'une belle, il est utile d'avoir l'amitié d'une laide; car les laides ont du désintéressement et rien ne leur donne dépit ni rancune.
— Que tu sois laide ou belle, Fanchon,
dit Landry en lui prenant la main, je crois comprendre déjà que ton amitié est une trèsbonne chose, et si bonne, que l'amour en est peut-être une mauvaise en comparaison. Tu as beaucoup de bonté, je le connais à présent; car je t'ai fait un grand affront auquel tu n'as pas voulu prendre