de l'espérance de toutes les leçons du malheur, c'est bien la plus salutaire, mais la plus difticile à retenir.La chute fut affreuse rien ne peut se comparer à l'état de madame Melmoth,. Emma, chargée seule de toute la douleur de sa tante, oubliait, en la voyant, qu'elle eût elle-même un père à pleurer. M. Melmoth laissait trois enfans, fruits tardifs d'un heureux mariage. Le plus âgé n'avait que sept ans. La consolation qu'ils procuraient à leur mère ne pouvait être que momentanée, et même le souvenir d'un bonheur que son mari ne partagerait plus, mêlait une amertume affreuse aux jouissances que lui faisait éprouver la vue de ses enfans. D'ailleurs, passé les premiers momens, il lui fallait quelqu'un en état d'écouter avec intérêt l'histoire de ses amours, et les détails, cent fois répétés, du bonheur qu'elle avait perdu. Emma n'était que trop disposée à l'entendre. Elle eiît enchéri volontiers sur les regrets de madame Melmoth, dont la vie ne lui paraissait plus qu'une agonie prolongée. Elle attribuait aux sentimens religieux de sa tante la conservation d'une existence douloureuse et, frémissant d'un pareil devoir, elle prêtait