nirs et votre sentiment personnel. Que pouvez-vous me dire à cet égard?
Mon Dieu, monsieur, s'il s'agissait de rétablir les comptes de chacun des clients, de mémoire, ce serait absolument impossible. Mais il me semble que je puis, à peu de chose près, vous indiquer quelle somme disponible devait se trouver en caisse. Sans connaître à fond, comme le caissier à un centime près, la balance de la fin de mois, je présume qu'il devait y avoir chez M. Fostin de 130 à 150,000 francs, tant en valeurs qu'en espèces, au 30 avril.
Ce renseignement, puis-je l'accepter comme certain ?
Ah! vous comprenez bien, monsieur le juge, que je ne l'affirmerais pas sous la foi du serment; mais faites mieux, interrogez mes quatre collègues. Certes, nous n'étions les confidents ni du patron, ni du caissier cependant, lorsqu'on est dans une maison qui fait honnêtement ses affaires, qu'on se trouve à peu près au courant de tout, car rien n'était dissimulé, et qu'on sait un peu son métier, on peut, de présomptions raisonnées, faire pour ainsi dire des données certaines. Quant à moi, j'ai dit mon estimation.
M. Feltrani fit appeler successivement et séparément les autres employés et leur adressa les mêmes questions. Ils ne furent pas absolument d'accord sur le chiffre de l'encaisse, mais tous l'estimèrent supérieur à cent mille francs.
Cela acheva de convaincre le juge que Tranchant devait se rapprocher le plus de la vérité.
Or, on n'avait rien trouvé du tout dans la caisse de Mora.
Et dans celle de M. Fostin, en dehors de la somme presque insignifiante de 1,470 francs en or et argent, il