pour que tout le monde fût mis au courant de la situation actuelle des recherches du jeune homme.
A force de patientes investigations, il avait retrouvé les traces de presque tous les témoins du procès, sauf Tranchant le vieil employé du coulissier Fostin était mort depuis peu.
Mais Rémi, repêché dans quelque tonneau d'absinthe rue Saint-Jacques, avait mot pour mot répété la déposition faite par lui seize années auparavant. Il y avait donc toutes chances de la croire fidèle.
Et Rémi qui, depuis le temps, avait fort réfléchi, disait-il, à ce procès, -dans lequel il avait frisé le bagne ou la prison de bien près,-Rémi soutenait que quelqu'un avait pu, avait dû entrer dans l'appartement par la porte de l'escalier de service, pendant qu'il était sorti, comme l'on sait, pour porter la malle de Claire sur la voiture.
Une circonstance lui était revenue en mémoire depuis. En descendant, il avait laissé cette porte entr'ouverte, empêché qu'il était de la fermer à cause de la malle maintenue sur son épaule; et en remontant quatre ou cinq minutes après il l'avait trouvée close. Or, il était certain de n'avoir pas tourné le bouton de cuivre
Ce renseignement avait été enregistré par Jean et figurait dans son enquête.
Il avait aussi retrouvé M. Leuménier, plus ventru, plus rentier et plus sot que jamais.
Le gros petit homme n'était pas moins vaniteux que par le passé et, dans son désir de faire parler de lui, il s'était mis à la remorque de Jean Mora, qui avait exploité ce sentiment dans l'intérêt de sa contre- enquête. L'excellent rentier des Batignolles avait bien souvent changé de journal depuis l'aventure, que nous avons contée jadis, qui le jeta des bras capitonnés du Constitulionnel dans les mains rugueuses du Corsaire rouge. On l'avait