v
UN NOM MAUDIT
M. de Guébrignac avait une trop grande envie de ne pas voir ce mariage s'accomplir et de ne plus entendre parler de Jean, pour ne pas saisir avec empressement l'occasion que la scrupuleuse honnêteté du jeune homme lui fournissait si à propos.
Il n'y avait pas même rupture, il y avait simplement abandon du projet, dont heureusement on n'avait pas parlé officiellement à Jeanne.
Il respira, comme s'il avait eu un lourd poids de moins sur la conscience, félicita beaucoup Jean de son abnégation et prit congé, en se proposant de ne plus donner à sa fille le moindre prétexte de se retrouver avec le fils de Mora.
Cela lui semblait une chose aisée. L'amour n'avait probablement pas encore poussé de longues racines dans le cœur de la jeune fille. L'absence de Jean paraîtrait d'abord de l'indifférence; or, l'indifférence est le poison le plus certain et quelquefois le plus rapide pour tuer la passion. Au besoin, on dirait que le jeune homme avait repoussé les premiers pourparlers et Gué-