M. Justin Favier
En M. Justin Favier, mort à Nancy le 16 janvier dernier le Pays^lorram voit disparaître un ami fidèle et un collaborateur précieux. Il suivait avec un grand intérêt le développement de notre revue, et depuis sa fondation n'avait cessé de nous aider d'utiles conseils que lui suggéraient sa haute compétence en matière de présentation du livre et sa connaissance profonde de tout ce qui avait été publié sur la Lorraine. Fréquemment il nous donnait, sous des pseudonymes variés, de savoureux contes écrits en patois de son village natal de Landremont qu'il n'avait pas oublié.
M. Justin. Favier, né en 1846, était entré à la Bibliothèque municipale de Nancy en 1869. En 1883 il en devenait le conservateur et occupa ce poste jusqu'en 1922. Sous son impulsion, la Bibliothèque municipale à laquelle il s'intéressa jusqu'à la veille-de sa mort. devint digne d'une grande ville et se classa parmi les plus vivantes de France. Il en publia le catalogue de ses manuscrits et celui de soti fonds lopridn, iQxxtïl indispensable à ceux qui veulent être renseignés sur les choses de notre région. Il ne fut pas qu'un bibliographe et publia de nombreux travaux, notamment sur l'Université de Pont-à-Mousson, sur Durival. Séb. Bottin, Charles ÏY, etc. Avec une inépuisable complaisance, de la façon la plus désintéressée, il mettait à la disposition de tous les chercheurs son érudition et sa science bibliographique, n'épargnant ni son temps,» ni ses peines pour trouver les renseignements qu'on lui demandait. D'une grande droiture, modeste, peut-être jusqu'à l'excès, sous des abords un peu froids il cachait un grand coeur et comptait de nombreux amis qui ont douloureusement ressenti sa perte. C. S. Chronique du Pays Messin
J'avais dessein de commenter dans cette chronique le dernier livre du comte Jean de Pange, les soirées de Saverne. L'intervention malencontreuse d'un quotidien messin qui, en attaquant cet auteur au point de vue politique^ devance ainsi les polémiques inévitables de la prochaine période électorale, m'oblige à remettre à plus tard cette étude si intéressante cependant i bien des points "de vue. Je me contenterai donc de faire au comte Jean de Pange deux critiques générales pourquoi, au point ile vue linguistique, laisse t-il réunis sous la même appellation: Alsace et Lorraine, les pays rendus à la France? Lui-même reconnaît que ces pays comportent trois zones bien distinctes: le français était la langue maternelle du tiers ( ? ?) environ de la Lorraine. Le dialecte «faman que l'on parle ici (en Alsace) n'est pas identique au dilaécte franc que l'on parle dans -la vallée de la Sarre.t. » II est donc évident qu'il ne faut pas traiter de la même façon au point de vue de la langue ces populations. C'est la thèse que j'ai toujours soutenue ici.