maréchal de La .Ferté qui, parti de Paris depuis le 28 octobre, ne parvint à Sainte-Menehould venant de Châlons que le 8 novembre et ne fut devant Clermont que le lendemain.
Les assiégés, de leur coté, n'étaient pas restés dans l'inaction; ils se préparaient à ta résistance et avaient dressé deux batteries l'une sur la chaussée de l'étang pour battre les troupes qui paraîtraient et l'autre pour démonter les canons qui seraient du côté du bois, car ils croyaient que !a principale attaque viendrait de cette direction. Ils avaient réparti leurs poudres en trois magasins sépares, dont l'un était muré.
Assiégeants et assiégés étaient préparés à la bataille lorsque le 5 novembre, vers sept heures du matin, le marquis d'Uxetles fit ouvrir une tranchée du coté de la hauteur pour « s'attacher à une demi-lune nommée « la demi-lune des paniers » puis, dans le but surtout de fatiguer davantage ses adversaires, organisa deux attaques: l'une au bourg et l'autre du côté du bois.
La première tut connée aux régiments de Dampierrc, de Longueville et de Flaissey-Irlandais; la seconde fut con6ée aux gens détachés de tous les régiments qui, commandés par le marquis de Riberpré, se servirent des maisons pour approcher du fort de l'Eglise qu'on devait attaquer. On voulut profiter de la nuit pour placer un mineur sous la palissade, mais celui-ci fut aperçu par les ennemis qui « jetèrent quantité de feux pour le déloger )) gêné dans son travail, il le continua néanmoins. On chercha toutefois à assurer sa sécurité et, dans la nuit du 6 au novembre, on lui fit un logement à la palissade ainsi qu'une galerie pour y accéder. Pendant cette même nuit, le premier bataillon du régiment de La Ferté releva le poste du bourg et une batterie de deux pièces fut dressée par les assiégeants pour essayer de ruiner les défenses du fort de l'Eglise. La réalisation des desseins du marquis d'Uxelles paraissait toutefois devoir être gênée par un ouvrage à cornes se trouvant au-dessus de la tranchée aussi, profitant d'un chemin creux proche des travaux des ennemis, il fit ouvrir une nouvelle tranchée. Ce travail fut conduit par le major d'Uxelles avec une diligence telle que, dans la nuit, deux cents pas de tranchée furent faits au delà du chemin creux-et, le matin venu, il ne restait plus que soixante-dix pas de tranchée à faire pour aborder l'ouvrage à comes. Tout cela avait été exécuté avec un minimum de pertes, car 5 ou 6 soldats seulement avaient été blessés ainsi que Thomassin, lieutenant du régiment d'infanterie d'Uxelles, un enseigne du régiment de La Ferté et un des pages du marquis d'Uxetles.