Ce jour-là, on avait tué lé cochon. Jeannot entra et aspergea le cochon en faisant le signe de la croix. Alors les gens de la maison le chassèrent à coups de pied au cul.
Quand il eut raconté l'aventure à sa mère, celle-ci lui dit
« Nigaud Ce n'est pas ainsi qu'il te fallait faire. Il te fallait dire à ces gens « Fait-il bon le peler ? Mangez-le en bonne santé. »
Mère, ainsi ferai-je, une autre fois. »
Quelques jours plus tard, Jeannot retourna encore à la même maison.
Cette fois, il trouva la fille qui chiait derrière une haie. Il lui dit
« Fait-il bon le peler ? Mangez-le en bonne santé. » Conté en langue d'Oc par Marie Tournié, de Comberouger, en • 1899.
IV
L'ŒUF DE JUMENT
Voilà qu'il y avait, une fois, un Auvergnat qui alla à une foire. Il vit un homme qui vendait des citrouilles, et, comme il n'en avait jamais vu, il demanda au marchand
« Qu'est-ce que c'est que vous vendez là ?
Ce sont des oeufs de jument, lui répondit l'autre. Des œufs de jument ? Fouchtra je vous en achèterais bien un, si vous n'en vouliez pas trop. Combien en voulez-vous ?
Cinquante francs.
Donnez-m'en un.
Le voilà. Ecoutez, pour faire éclore le poulain, je vais vous dire comment il vous faudra faire. Votre femme et vous, vous couverez l'œuf chacun quinze jours. Au bout de ce temps, le poulain naîtra. »