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Titre : La Tradition : revue générale des contes, légendes, chants, usages, traditions et arts populaires / dir. Emile Blémont et Henry Carnoy

Éditeur : Emile Lechevalier (Paris)

Éditeur : Librairie générale et internationale Gustave FickerLibrairie générale et internationale Gustave Ficker (Paris)

Date d'édition : 1905

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32878822x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32878822x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1905

Description : 1905 (A19,T[15]).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k124577c

Source : MuCEM, 8-Z-11065

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/07/2008

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en réclamèrent encore pour la fête des principales divinités, Minerve et Saturne. Il fallut que Tibère restreignît la distribution des étrennes à l'ouverture du mois consacré à Janus. Au moyenâge, quand bien même l'année commençât à Pâques, les étrennes étaient données au Ie' janvier.

Une branche de verveine, des figues, des dates, du miel blanc, tout le luxe des étrennes se bornait là, dans la Rome primitive. Les pièces de monnaie vinrent ensuite, sous le prétexte que « l'argent a la douceur du miel ». Des médailles, des lampes, des tessères de métal, des disques de terre cuite et de cristal, où étaient gravés des vœus d'heureuse année, s'offraient communément.

_Au début du XVe siècle, le duc d'Orléans commandait, pour ses familiers, des objets d'orfèvrerie et des diamants nous savons que le total s'elevait à plusieurs dizames de mille francs. En même temps, le concierge de l'un de ses hôtels recevait vingt douzaines de fromages de Brie. En 178b, on se procurait, pour les étrennes, des oranges de Malte, des flacons de sagesse, des flacons de rose à l'usage des femmes sur le retour, et surtout des flacons d'amour, dont la propriété était de rendre sensibles les cœurs les plus indifférents.

Les clients apportaient jadis des étrennes à leur patron et les simples citoyens en apportaient au prince. Caligula passait toute une journée dans le vestibul'e de son Palais, afin d'amasser une moisson plus abondante d'étrennes. Les écoliers romains devaient payer, eux aussi, des étrennes à leurs maîtres. Ovide et Saint-Jérôme nous en parlent. Pareille coutume, au XVIe siècle, existait à Nîmes. Jusqu'en des temps voisins de nous, plus d'un instituteur de village recevait de ses élèves des fruits secs et un pain de sucre. Sous l'ancien régime, les fonctionnaires étaient, par leurs administrés, gratifiés d'étrennes annuelles Necker s'éleva contre ces pratiques et, sur la proposition de Lebrun, en novembre 1789, une vote de la Constituante les supprima.

On devine bien que par des étrennes de cette sorte, les inférieurs essayaient d'acheter les bonnes grâces de leurs supérieurs. Cette conception nous déroute un peu aujourd'hui. Que dire du jugement que portait sur elles l'Eglise du moyen âge ? Y Elle les qualifiait de diaboliques. Un évêque de Paris, au XIIe siècle, Maurice de Sully, s'écriait, dans un sermon célèbre « C'est la cupidité qui répand les étrennes et qui les mendie chacun croit n'obtenir quelque richesse dans l'année que s'il reçoit des étrennes au premier jour de l'an » Ces superstitions étaient anciennes elles effrayaient déjà les contemporains de saint Augustin. Ils n'osaient rien prêter à personne le 1er janvier, pas même du feu pris au foyer. Prêter portait malheur donner portait bonheur. Aussi la nuit qui précédait le 1" janvier avait-on soin de mettre, devant la porte, des tables chargées de viandes. Le passant venait s'y servir. Là, on entassait des mets sans mesure. Ces étrennes étaient le vrai moyen de s'assurer, tout le long de l'annee, une abondance pareille au logis.

D. D. L. T.