1 C'est à la foire de Royèrc, le 1"! octobre 18oi, que je rencontrai pour la première fois le vieux Robert de Feues-
j frange.
Il était environ cinq heures de l'aprèsmidi, le soleil baissait, à l'horizon, la foire louchait à sa lin. De tous les côtés et par tous les chemins, birufs, moutons et cochons retournaient à lélable sous la conduite de leurs nouveaux maîUes. C.ù et là quelques retardataires disputaient encore sur le prix de leur marchandise
vivante, protestant, les uns qu'ils sc-
iaient ruinés s'ils la vendaient un quart
d'écu de moins, et les autres qu'ils ai-
meraient mieux voir la terre s'entrouvrir
sous leurs pas que de donner le quart
d'écu demandé. Les cris dis hommes, le
hennissement des chevaux, l'aboiement
des chiens et le grincement des char*
nttes faisaient un tel vacarme qu'on
n aurait pas entendu Dieu tonner.
Au milieu de ce tumulte, je me pro-
menais avec deux ou trois do mes amis,