Pauure fuccejion pour beaucoup d'heritiers. Quîtteray-ie Apollon? 'que fi ie ne veux eftret Afin de viure heureux, ny feruiteur ny maître, Si ie veux m'éloigner du confeil des médians, Et fi ie veux goûter Vinnocence des chams, Ayant quitté ce Dieu, trouuerois-ie vne étude Qui peut entretenir ma longue folitude. Non non les eaux, les monts, les bois & les dejerts Seront à Vauenir le fuiet de mes vers,
Ou bien ejiant lajfé des chaffes bocageres, Ie chanteray l'amour que ie porte aux bergeres: <Mais que dis-ie l'amour, pourrois-ie eftre amoureux,
Tout enjemble Poète, & tout enfembte heureux, Le bon-heur & l'amour ne sont ils pas contraires, Le malheur & l'amour ne font-ils- pas deux frères; Cet amour eft-ilpas ennemy du repos, Le père du defordfe ê V enfant du câhûs, Et bien que de Venus il emprunte la race, Gonçeu dedans fes yeux, moulé deffusfaface, Animé de fes ris, auiuê dans f on flanc, y
II ne fut toutesfois éleué que defang,
Semence martiale, & qui dans fa poitrine Loge les cruauté^ de fa dure origine,
Il fe nourrit demal, il ne boit que nos pleurs, Et s'il eft, comme on dit, toufiours entre les fleurs, Celles qui de fes pas font vne fois preffèes