qu'ils ont tous signé, de prier le prince d'Orange de prendre le gouvernement des affaires civiles et militaires, et lui laissent la disposition des revenus publics, lui recommandant d'avoir un soin particulier de la conservation de l'Irlande jusqu'à l'assemblée qui se doit tenir le 1er février. Les députés des parlements tenus sous le feu roi, les aldermans etle conseil de ville résolurent aussi, le 5 de ce mois, de le prier de se charger du gouvernement en attendant l'assemblée résolue pour le 1er février. Ils ne se sont point servis du mot de parlement, parce que tous les jurisconsultes qu'il a consultés lui ont Déclaré qu'on ne pouvoit appeler parlement une assemblée qui n'étoit pas convoquée par l'autorité du roi. Le prince d'Orange a détaché neuf mille hommes pour passer en Irlande, qui est fidèle au roi, et a nommé des commissaires pour gouverner l'Écosse et a pris tout l'argent qui étoit entre les mains des trésoriers du roi, qui monte à plus de 5,000;000. -Le marquis deFeuquières a surpris la ville de Neubourg sur l'Ens, auprèsde Pforzheim; les dragons de Staremberg s'y étoient retirés après avoir tué de sang -froid quelques soldats françois malades qu'ils avoient trouvés dans un poste abandonné. Il les a tous fait passer au fil de l'épée.
Vendredi 21, à Marly. Le roi ne sortit point de Marly il joua au trou-madame à terre avec les dames et les courtisans, et gagna la poule; ensuite il joua au trente et quarante, et le soir après souper au billard à l'ordinaire. Monseigneur alla à Saint-Germain; il vouloit y courre le loup, mais on n'en trouva point. Il y courut le cerf avec les chiens de M. du Maine. Le roi d'Angleterre étoit à la chasse et fut toujours à la tète des chiens il faisoit un temps horrible, et l'on manqua le cerf. Monseigneur, au retour de la chasse, fit collation en haut avec les princesses, et medianoche après le billard du roi en bas. Nous allâmes, M. le Premier, M. de Lauzun et moi, au souper de LL. MM. BB., qui nous dirent