Mardi 4, à Marly. Madame la Dauphine vint sur le soir, et il y eut une blanque où le roi donna de son argent ceux qui vouloient tirer mettoient chacun douze pistoles. La duchesse du Lude eut le gros lot. Madame la Dauphine avoit mené avec elle trois carrosses pleins de dames qui soupèrent avec le roi. Madame de Calvisson, madame du Roure et madame de Florensac y étoient.
Mercredi 5, à Marly. Le roi et Monseigneur allèrent à la chasse à leur ordinaire. Monseigneur, qui avoit fort souhaité que le roi donnât quelque chose à mademoiselle de Biron pour la marier, lui en parla, et le roi lui dit qu'il lui donneroit 100,000 francs et 2,000 écus de pension. On croit qu'avec ce bien-là elle épousera M. de Nogaret, qui, par ce mariage, achèvera de rentrer dans les bonnes grâces de Monseigneur. Jeudi 6, à Versailles. Le roi revint de Marly. Monsieur revint de Paris à Versailles et est entièrement rétabli. M. de Seignelay a parlé au roi pour les affaires de M. du Charmel qui veut vendre ses charges, étant dans la dévotion, et tout à fait retiré hors de la cour Le roi a dit sur cela qu'il vendit la lieutenance de roi de l'Ile de France le plus qu'il pourroit, mais que, pour la charge de capitaine des becs-de-corbin, il lui feroit rendre les 21,000 écus qu'il en avoit donnés au maréchal d'Humières, S. M. voulant supprimer cette charge-là. M. l'évêque du Mans a eu la permission de Monsieur de se défaire de sa charge de son premier aumônier. On croit que M. l'abbé de Grancey l'achètera. Vendredi 7, à Versailles. Il se trouve quelque difficulté au mariage de M. de Nogaret avec mademoiselle de Biron, parce que M. de Cauvisson le père auroit souhaité que l'on eût donné la survivance de lieutenant de roi de Languedoc à son fils. Cependant je crois que l'affaire finira, et Monseigneur m'a ordonné d'aller à Paris pour travailler à la conclure, souhaitant fort d'établir