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Titre : Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1833-06-29

Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication

Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Directeur de publication

Contributeur : Véron, Pierre (1831-1900). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 359

Description : 29 juin 1833

Description : 1833/06/29 (A2,N211).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k115222v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 4-Lc2-1328

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/10/2008

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CONFIDENCES. Par Al. JULES Lefèvre.. Un beau vol. in-8°3 chez Henri Dupuy, rue de la Monnaie, n. 11 t Je n'ai jamais laissé passer foccasion de protester contre l'injuste prévention qui déclare notre siècle inhabile à la poésie. D'abord, c'est que la poésie étant une des mille formes que l'esprit humiin affecte pour se rendre sensible, Je ne conçois pas comment il pouvait se l'interdire d'une manière absolue dans un siècle plutôt que dans un autre. C'est une expression qui aura sa valeur et sa force toutes les fois que la pensée y pénétrera pour l'animer; et, en aucun temps, la pensée ne lui manquera tout-à-fait;, par la même raison que jamais, depuis que le monde existe, la vie ne s'est séparée de tous les corps à la fois. Seulement, dans le même siècle et dans le même pays où se trouvent des êtres vivans et des poètes, on déterre des épîtres Viennet et des animaux fossiles voilà ce que je puis concéder en toute justice et vérité, car c'est un fait.

g^Et si j'en viens à considérer particulièrement notre époque, est-elle donc, même en apparence, tellement dépourvue de talens poétiques, qu'elle justifie l'espèce d'interdit qu'on s'est tant hâté de jeter sur elle? Assurément, ce ne sont pas les hommes qui manquent car, de ce côté, je la crois mieux dotée que le dix-huitième siècle; ce n'est pas matière, puisque, même dans les phases successives d'une société, tout est matière à poésie la naissance pour ses hymnes de joie, l'agrandissement pour ses chants de victoire, la décadence pour ses élégies. Qu'est-ce donc, enfin, qui empêche notre siècle d'avoir foi en sa poésie ? C'est peut-être parce que de nos jours, elle a souvent affecté la forme élégiaque. A la vue de tant d'institutious qui croulaient, de tant de croyances qui s'éteignaient, elle s'est, parfois, si heureusement identifiée avec son sujet, que les dupes ont cru que c'était elle-même qui s'en allait, et ont pris pour des symptômes de sa lin prochaine les plus beaux signes de vie qu'elle ait jamais donnés. C'est ainsi que M. Sainte-Beuve a fait mourir trè3 poétiquement, au son de sa lyre, Joseph Delorme, le poitrinaire, et que les confidences de M. Jules Le-

fevre vous sont données aujourd'hui pour les derniers sou-

pirs d'un poète mourant, déjà mort même, à ce qu'il dit

dans sa préface. Mais encore une fois, n'y faites pas atten-

tion tous ces mots-là n'empêchent pas le poète de se bien

porter, et le poète aussi.

Maintenantque je vous ai mis au courant du tic de ces mes-

sieurs, et que vous êtes parfaitement rassurés sur leurs cons-

titutions et sur celle de la poésie, je reprocherai aux jeunes

poètes de notre époque de regarder trop long-temps derriè-

re eux. On croirait qu'ils se sont donné le mot pour célébrer

d'un commun accord, et sur un ton trop souvent uniforme,

des ruines pour lesquelles Irars plus éloquentes élégies ne

peuvent plus rien. Sans doute la poésie 'se doit aux souvenirs

du passé comme aux espérances de l'avenir; mais comme il

n'y a pas de réalités qu'elle puisse restaurer, tandis qu'elle

peut aider à en créer de nouvelles, t'avenir, dans des temps

de transition, est surtout son domaine et son privilége par

la faculté qu'elle a seule de t'explorer à tire-d'aile.

Ce n'est pas un des moindres mérites de M. Jutes Lefèvre

que d'avoir compris quelquefois cette nouvelle mission de la

poésie. On l'y trouve souvent infidèle dans un livre composé

de piècesqui n'ont pas été inspirées d'ensemble par une seule

et vivifiante idée de là, une disparate qui n'a rien de répré-

> hensible dans un recueil de vers, mais qui ne manque jamais

de lui faire perdre en influence ce qu'il lui fait gagner en

I variété. C'est donc un reproche que j'adresse ici à M. Jules

Lefèvre; ce ne serait pas même une observation, si je le con-

fondais avec cette foule de poètes amateurs, qui assemblent

innocemment des rimes, sansprétention comme sans aptitude

à revêtir leurs idées de quelque autorité. Il diffêre encore de

la plupart d'entre eux par sa manière d'envisager les choses

passées. Il ne croit pas leur devoir d'élégie, et prend si brave-

ment son parti des dieux qui tombent, qu'il aiderait même à

leur chute, s'il faut en croire les beaux vers qui commencent

le chant intitulé Cosmodicée, et qui m'ont rappelé ceux de

Lucrèce sur Epicure, autre destructeur de dieux. Le mal-

heur aux vaincus de Brenns parait être sa devise dans le “»- coup-d'oeil qu'il jette en passant sur les choses humaines ̃t'fcftJt puis, il se réfugie dans la nature, je veux dire dans le coeur i!£p\jtf3ÊÊSjBè de Nlaria Maria, la divinité du poète, le monde de Platon, 1<& tSSS&ir'*WE& foyer de toutes les rêveries délicieuses, et qui renferme pou

lui plus de types de mondes, d'animaux et de plantes; plus dCKm j£9R3K?' f

formes de sociétés de gouvernemens et d'institutions queVKrjKSËSûl l'éternité tout entière ne pourrait en détruire. Avec de si iLf

bonnes raisons de prendre le temps en patience on ne cou- 'WjlîvJfev^ çoit pas, en vérité, que M. Jules Lefèvre ait voulu mourir. ^*w»-^