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Titre : Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1833-06-28

Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication

Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Directeur de publication

Contributeur : Véron, Pierre (1831-1900). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 28 juin 1833

Description : 1833/06/28 (A2,N210).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k115221g

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 4-Lc2-1328

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 29/09/2008

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LES REVENAIS LITTÉRAIRES.

Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi. Depuis les miracles du diacre Paris on n'a rien osé de plus diôle, de plus ridicale, de plus niais, de plus bouffon, de plus curieux, de plus extravagant, de plus ébouriffant de plus que sais-je ? Il me faudrait la fameuse phrase de Mme de Se vigne pour caractériser,dans toutes ses nuances,le fait dont il est ici question. Vous saurezdonc qu'il ne s'agit de rien moins que d'une résurrection littéraire.Tous les littérateurs de l'empire que nous avions ensevelis, comme Turenne, dans leurs triomphes, et enterrés pour jamais sous leurs œuvres complètes les littérateurs, ou pour mieux dire, les hommes de lettres de l'empire, reparaissent à la lumière du jour. On en a vu. Si l'histoire est vraie, comme de bons témoins l'attestent, dès cette heure, je crois à tout, même à la charte-vérité. Le coup est parti de l'Académie vaste cimetière où l'on retrouveiait, en fouillant bien, la trace de toutes nos commotions politiques, comme dans un terrain fossile celle de toutes les révolutions du globe; et par exempte, sous l'ancien régime des couches de grands seigneurs sous la repu-,blique, des couches de républicains sous l'empire, des cou- » ches de censeurs; sous la restauration, des couches de jésuites, et maintenant déjà de naissantes couches de philippistes qui se complèteront sans doute de tout ce que le juste-milieu possède d'hommes sachant lire et écrire, faire un peu de cuisine et pincer de la guitare.

Donc, jusqu'à ce que, de par le goût et la raison publique, il lui soit défendu de faire des miracles, voici ceux que nous prépare l'Académie, à l'instigation de M. d'Argout, qui, ayant fait une tragédie à vingt ans, se trouve intéressé, par ses précédens littéraires, à tremper dans le complot de toute la profondeur de son nez.

D'abord il a été résolu, à l'unanimité, que chaque immortel posthume s'engage à composer, avant sa mort définitive, soit une tragédie, soit une comédie :.uperbe en cinq actes et en vers, soit un roman comme Cécile ou le Centenaire de M. de Jouy. `

En second lieu, pour le premier siège vacant dans son sein; l'Académie préférera M. Bignan à M. Nodier, comme elle vient déjà de lui préférer M. Thiers, autant pour rester fidèle au principe de l'élection- Viennet que pour fortifier, par t'adjonction d'un ministre le lien de la sainte-alliance classique qui s'est mise sous le patronage du nez de M. d'Argout.

Par ordre, Mlle Duchesnois fera incontinent sa ren-

JOURNAL PUBLIANT CHAQUE JOUR UN NOUVEAU DESSIN.

88 JUIN IM.

DEUXIEME ANNÉE.

LE ROI D'ESPAGNE SE FAIT PRÊTER SERMENT, NE TROUVANT PLUS A SE FAIRE PUJÈXILR AUTRE CHOSE. Le roi d'Espagne est père d'une fille au maillot dont un beau jour il lui a pris fantaisie de faire une reine en expectative.

Comme cette prétention est une déviation notable des règles qui régissent les successions princières en Espagne, terre de loi salique et d'olla-podrida,il a décidé en outre que, pour lui donner une apparence de sanction nationale, on demanderait pour la jeune infante le serment aux Cortès.Cette deinière précaution était surabondante en France on se fut borne à violer!a lui, sauf à quelque Thiers à venir en faire part aer>c franchise quelques iinprostitués, moyennant quoi tout se fut trouvé dit. C'est ainsi que prouve son incontestable supériorité sur les nations voisines, le peuple français, lequel est, comme dit le Constitutionnel, le plus aintable et le plus délicat des peuples de la terre.

La rage d'écrire a gagné tous les rois, depuis celui que la pudeur m'empêche de nommer, jusqu'au sérénissime piince du Hesse-Dannsiad. Ce mothi^tnriiue: «Quand on n'est btn à rien, on a la ressource de se faire homme de lettres; » leur a révélé leur véritable vocation. Ferdinand a daigné lui-même ri diger de sa main le programme de la cérémonie du serment solennel, dont voici l'analyse d'après la Gazette officielle de Madrid.

Ce serment solennel a lieu dans une église à la suite d'une

trée au Théâtre-Français par le rôle d'un personnage des tragédies de MM. Arnault père et fils it lui sera expressément recommandé d'être sublime sous peine d'être privée de tous les encouragemens promis aux artistes qui seront assez dévoués* à l'Académie et au nouvel ordre de choses pour remettre en honneur la tragédie de l'empire, et spécialement pour procurer cent et une représentations an TippoSaib de M. de Jouy et au Clovis de AI. Viennet. Entre chacune de ces représentations qui devront durer jusqu'à l'apparition des nouvelles pièces dont les revenans de l'Académie sont en travail, on pourra jouer, comme prétexte le répertoire de Racine, de Corneille et de Voltaire.

Telle est l'immense conspiration qui s'ourdit. Les détails en sont si nombreux et si compliqués, que j'ai dû me borner à vous les exposer aujourd'hui. Maintenant que tes conspirateurs macabres sont en demeure, attendons-les à l'oeuvre. Ils ont oublié de compteravec les sifilets du Charivari,

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tl«. VENDREDI.