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Titre : Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1833-06-13

Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication

Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Directeur de publication

Contributeur : Véron, Pierre (1831-1900). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 359

Description : 13 juin 1833

Description : 1833/06/13 (A2,N195).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k115206p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 4-Lc2-1328

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/10/2008

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JOURNAL PUBLIANT CHAQUE JOUR UN NOUVEAU DESSIN.

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^Of. les souscripteurs dont l'abonnement expire le 15 de IX mois sont priés de le renouveler avant cette époque, pour ne pas éprouver d'interruption dans la réception du journal, et de joindre à leur demande une des dernières adresses imprimées (Affranchir).

LITTÉRATURE.

Œlnuïiitt, ou Us prières Vvme jeune «fille, Par Félix SERVAN,

Auteur du Chant de l'Ame.

1 vol. in-8". Prix 7 fr. 50 c. Chez Vimont, passage VéroDodat.

J'ai long-temps étudié ce livre sur la couverture, oraée d'une petite vignette qui représente la moitié d'un intérieur de chapelle ou d'oratoire. Une jeune femme y prie en cheveux et en falbalas, humblement agenouillée sur une chaise basse, garnie d'un bon coussin de velours, et dont te dossier élevé supporte les coudes de la suppliante, et sa tête amoureusetnent collée aux feuillets d'un livre doré sur tranche. A cette manière tout aristocratique de s'humilier, à cette façon de prier si douce et si confortable, je compris que nous n'étions plus au temps des grandes fautes et des expiations solennelles. L'église a dû modifier le régime de ses ligueurs et aplanir les voies du ciel pour un monde déjà m sage, et qui va marcher désormais de perfection en perfection, sous la double influence de la toi sur l'instruction primaire et du Journal des Connaissances utiles. Plus de passions orageuses, plus de noirs forfaits partant, plus de vœux rigoureux, plus de pénitences pittoresques. C'est une heureuse amélioration mais vous verrez .que l'art y perdra tout ce que le Journal des Connaissances utiles aura fait gagner à la morale.

Le fait est que, dès à présent, cette insignifiance, cette pâleur, cette chose qui bientôt n'aura pas de nom et qu'on appelle encore peifection, produit à la surface de notre siècle ses effets inévitables de prosaïsme, d'uniformité et de platitude. Presque tous les anciens mots sont démonétisés, et bien peu de nouveaux ont déjà pris un sens déterminé, parce qu'il n'y a encore rien de caractérisé dans nos mœurs, rien d'accentué dans nos actions. Soit qu'on tasse un péché, soit

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qu'on t'expie, on ne parait jamais avec la physionomie et les attiibuts de son rôle. Tontes les attitudes se ressemblent et toutes les actions sont des passe-temps. Que dit à mes yeux, par exemple, cette jeune femme, commodément agenouillée sur un bon coussin, dans son oratoire éclairé par deux bougies ? Si vous êtes un Béotien, vous allez me répondre qu'elle prie, qu'elle pleure une faute, peut-être ? Mais parée, drapée et moirée comme elle l'est, qu'elle faute, à son âge et dans notre siècle, peut-on pleurer sur le velours ?

Résumons en deux mots ce préambule, plus sérieux que je n'avais voulu le faire. La femme de la vignette ne rit ni ne pleure; mais elle prie comme la société prie encore, c'est-àdire, du bout des genoux pour ne pas en perdre l'habitude. Au reste M. Félix Servan ne parait pas s'être beaucoup inquiété de rendre édifiantes pour nous les Prières d'une jeune Fille. Dès la première page il nous prévient, qu'en dépit du titre de son roman, et de la vignette, il ne nous fera assister ni à des processions, ni à des litanies. Qu'à cela ne tienne. Le publie d'aujourd'hui n'a pas, que je sache, de prédilection bien marquée pour ces sortes de passe-temps. Mais il devra s'étonuer, comme moi, de trouver dans Claudia moins de prières que de blasphémes car vous saurez que les personnages de M. Servan jttrent et sacrent comme le perroquet Vert-vert crient enfer.' damnation! malédiction avec autant de présence de mémoire que les acteurs de la Porte-St-Martin. C'est donc par un roman de l'école satanique, que fauteur du Citant de l'Ame a voulu signaler son début dans une nouvelle carrière. Malheureux enfant! moi, qui naguères, sur la foi de ses accens mystiques, de ses douces inspirations du Chant de l'Ame, l'avait séparé de la foule hurlante, comme un lévite consacré au culte de cette poésie animique, qui, dans les jours de transition, reste la dernière religion des âmes tendres, devais-je m'attendre à Ic trouver sitôt confondu avec les enfans du siècle Et toi aussi, Félix Servan

Et ce qu'il y a de plus désespérant, r'est que, dès ses pre miers pas dans la carrière, il surpasse en raffinemens les don Juans de la littérature scélérate. Il est à l'épreuve de l'épi lepsie, rompu aux convulsions, familier avec le meurtre, pregÇN que enclin à la lycanthropie. Vainement choisit-il pour *> teurs de son drame les Antoni les plus robustes avec U&iF1^ 1 n'y en a pas pour long-temps; car il tue, il tue commuât ? 1 » n'avait fait que cela toute sa vie. Enfin que vous dirai-^fe? «. Il est arrivé à un degré de scélératesse, qui ne laisse ri désirer. Si je ne craignais de vous effrayer par un exem je citerais le divertissement du jeu de paume auquel se livrenrv