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Titre : Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1833-05-25

Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication

Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Directeur de publication

Contributeur : Véron, Pierre (1831-1900). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 25 mai 1833

Description : 1833/05/25 (A2,N176).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k115187h

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 4-Lc2-1328

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/10/2008

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JOURNAL PUBLIANT CHAQUE JOUR UN NOUVEAU DESSIN.

LITTÉRATURES.

DALILAH, J

Par M. Jules DE Sauv-t-Félix.

Un vol. in-8°. Prix 7 f. 50 c. Chez Allardin, place SaintAndré-des-Arts, n. 13.

Comme le premier devoir de la critique est de mettre à l'abri de toute surprise, même agréable, cet honnête public qu'on ne cherche qu'à dérouter par des titres insidieux, je commencerai par vous avertir que la Dalilah dont il s'agit ici n'est point celle de la Bible, et qu'elle n'en est que plus respectable du moins, c'est mon avis. C'est, sans doute, par antiphrase, que M. de Saint-Félix s'est avisé de donner à sa vertueuse héro'ine un nom qui jette sur elle tant de défaveur; car, malgré le désavantage d'une éducation négligée, quoique, d'aventure en aventure, Dalilah devienne reine d'un, peuple de voleurs, elle est trop heureusement née et connaît trop bien ses devoirs pour suivre les erreurs de son homonymd Une des conditions du rang élevé qu'elle occupe est d'y vivre en Amazone, et Dalilah s'y soumet rigoureusement, comme ferait un roi-citoyen à la charte qu'il a consentie c'est-à-dire que, dans les circonstances graves, et lorsque le salut de son peuple l'exige impérieusement, elle viole avec dignité la constitution de l'état mais alors elle n'en paraît que plus admirable, en ce qu'elle sait tempérer heureusement la sévérité de la souveraine par la tendresse de l'amante. Ce n'est pas le tont d'être bonne reine de voleurs, il faut encore être à propos femme sensible ainsi le veut la nature, que tout bon romancier doit se proposer d'imiter, et c'est à quoi ne pouvait manquer M. de Saint-Félix. Vous voilà donc pleinement rassurés sur tle compte de sa Dalilah; vous êtes bien sûrs que quoi qu'il arrive, celle-là n'entrera pas dans de coupables connivences avec les ennemis de son mari, et qu'elle ne profitera pas de son sommeil pour le mettre méchamment à la Tittts. Mais ce n'est rien encore. Dalilah se distingue, entre toutes les femmes, par des qualités moins négatives une âme grande, un esprit élevé, un cœur tendre, une noble \iassion pour les arts, la philosophie et le brigandage; de la jeunesse, de la fraicheur, un port majestueux; une belle voix de éommandement qui ne s'adoucit que pour l'heureux don Carlos de Médina enfin cette femme-là a tout pour elle, et j'ai beau parcourir

l'histoire, je ne vois que l'illustre Clara Wendel qui eût été digne d'être comparée à Dalilah, si toutefois Clara Wendel eût été une scélérate plus vertueuse.

Le fait est que l'héroïne de M. de Saint-Félix est unique dans son espèce; une femme introuvable, que vous ne rencontrerez ni sur les continens, ni sur les mers, ni même dans le ciel c'est à cent pieds sous terre qu'il faut aller la chercher. Je n'examinerai pas si l'auteur a voulu faire la satire de nos femmes sublunaires, je suis trop pressé de le suivre dans le royaume souterrain. Après avoir pénétré dans un grand roc à charnières, qui s'ouvre, comme un meuble à secret, sous une légère pression du pouce, sept énormes grilles de fer, placées de distance en distance, et gardées par des géans armés jusques aux dents, nous livrent successivement passage, et nous introduisent dans la cité des voleurs. La première chose qui nous frappe, c'est l'ordre parfait qui règne dans cette immense population gouvernée constitutionnellement par une jeune fille. Nous n'aurions jamais cru que le gouvernement constitutionnel fût compatible avec tant de tranquillité, de bonheur et de gloire. Les arts, les sciences et le commerce y fleurissent à l'envi les places publiques sont peuplées de statues; les palais et les grandes maisons décorées de tableaux précieux et de riches tapisseries tous les murs sont revêtus de peintures à fresques représentant les exploits militaires du peuple brigand. Le fleuve disparaît sous les vaisseaux corsaires et sous les gondoles amoureuses. Le port est encombré des dépouilles opimes de tous les peuples chaque citoyen en a sa part, proportionnée à ses services, et tous sont libres et heureux. Enfin ce qui achève de rendre ce gouvernement tout-à-fait exceptionnel dans son genre, c'est que le peuple n'y paie ni budget, ni liste civile. Aussi les demandes de naturalisation y sont innombrables. Là se donnent rendez-vous, des quatre parties du monde des princes, des ducs, des pachas, des émirs, toutes les sommités administratives, militaires et ecclésiastiques. Ces dernières manifestent d'abord quelques scrupules sur les principes d'un gouvernement qui s'appuie uniquement sur la conquête mais les doctrinairesdu lieu les haranguent si bien qu'ils obtiennent non seulement leur adhésion mais même leur bénédiction.

Hélas cette cité heureuse devait pourtant périr, comme tant d'autres, par un vice de sa constitution. Nousavons déjà dit que Dalilah n'avait accepté que sous bénéfice d'inventaire l'article 14 qui la condamnait à rester fille toute sa vie. Quand son heure fut venue, c'est-à-dire quand don Carlos de Médina fut arrivé, un vieux fonctionnaire qui, depuis