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Titre : Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1833-04-23

Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication

Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Directeur de publication

Contributeur : Véron, Pierre (1831-1900). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 23 avril 1833

Description : 1833/04/23 (A2,N144).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k115155q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 4-Lc2-1328

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/09/2008

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POÉSIE.

DERNIERS CHANTS DU SOIR,

Par M. BoDiu.BT-DELAVAti.BE. Un volume in-8" chez Gosselin, Palais-Royal, galerie d'Orléans.

Nous l'avons dit, il y a quelque temps, la poésie n'est pas morte dans notre jeune génération; mais hélas! il faut bien le reconnaître, ses ailes traînent dans la boue au milieu de ce gâchis de désordre légal, dans celte société en proie à quelques hommes de métal qui n'ont jamais compris que Barême, et qui, pour se consoler de leur nullité intellectuelle s'efforcent de tourner les esprits vers le prosaïsme des intérêts positifs. Mais le régime étoulTant, bâtard, asphyxiant, sous lequel nous avons le bonheur de vivre, a, par-dessus tout, cette funeste propriété, de raccornir les pensées, d'éteindre la poésie, d'annibiler le sentiment des grandes choses et, à ce propos, j'appelle votre attention sur le commeñcement d'un débat qui caractérise singulièrement l'époque et le régime qui rendent possible un pareil scandale je veux parler de la contestation qui s'élève entre la duchesse ̃de Parme, Joseph Bonaparte, et même la France, au sujet des armes de Napoléon, demeurées en dépôt entre les mains d'un de ses compagnons d'exil. L'honnête homme ayant appris, un jour, que le duc de Reichstadt, l'héritier légitime venait de mourir, se trouva fort empêché sur ce qu'il avait à faire pour se décharger valablement de l'épée d'Austerlitz, ̃et du sabre dont la poignée s'est empreinte sur le traité de ̃Cantpo-Formio. L'idée ne lui vint pas seulement de proposer ;à Ha France, telle que la monarchie doctrinaire nous l'a faite, «ces glorieuses et monumentales reliques: l'offre seule eût été séditieuse, comme un souvenir d'honneur national comme une provocation à la gloire. Il eut donc recours aux hommes de loi. Déjà deux présidens de cour, consultés sur le cas, avaient interprété le Code en fav eur de Neipperg. Là-dessus, opposition formée par le comte de Survilliers, qui, du reste, est plein d'honorables intentions, et ne réclame ces précieux vestes que pour en faire hommage à la France. Mais ce n'est pas tout voici venir les consultations signées, comme tonjours, par les avocats les plus distingués des barreaux de France, qui découvrent le juste-milieu dans le Code, et concluent a partager, entre les deux contendnns, l'objet en litige. Quelques-uns cependant, il est juste de le dire, insinuent timidement que la France pourrait bien, elle aussi, y avoir des droits. --«̃«̃«««, mhm m %̃̃

Ainsi, vous l'entendez; les armes de l'empereur des Français ne peuvent revenir à la France que par une subtilité de légiste, ou par un ricochet de générosité. Et avant de tirèr ces belles conclusions, ces gens-là di-ent avoir consulté les intentions du testateur.

Le testateur, hommes stupides, était Napoléon Comme Alexandre, il a légué sa succession au plus digne, ses acmés à qui pourra les porter. Quoi il ne s'est trouvé personneparmi vous qui proposât de faire entrer toutes les prétentions en lice ? C'est ainsi pourtant que l'antiquité tranchât de pareils débats. Mais c'était alors le temps de la haute poésie c'est que les grandes choses étaient régies par les grands principes; c'est que les chefs des peuples étaient des héros, et non des procureurs, ou des gâcheurs de mortier. Au bas de l'une des consultations figure le nom d'un Dupin, qui n'est pas le grand Dupin, Dupin Ier comme il s'appelle, Mais on ne peut douter que, si sa positi.in lui eût permis de s'occuper de cette affaire, il n'eût été encore plus procureur que ses anciens confrères. IN 'est-ce pas lui, en effet, qui, dans ces dernières années, à propos d'une nouvelle histoire du peuple juif, publia une savante consultation sur la passion selon St-Jean, etconclut en se déclarant bon chrétien, parce qu'il avait découvert trois nullités dans la' procédure suivie contre Jésus-Christ? Grand honneur pour JésusChrist 1 "v' Or, ne faut-il pas une mission surnaturelle pour venir parler poésie et religion à ces organisations procédurières, à ces roués de baroche, à ces hommes-codes? C'est ce que M. Bourlet Delavallée ose entreprendre, et je crains bien pour lui, que, malgré son talent incontestable, il prêche dans le désert. Outre le contre-sens de cette marquctterie biblique. dont il a entaillé sou style, il a de commun avec la plupart des jeunes poètes, le tort de prendre un ton beaucoup trop guindé pour être compris des seules classes dans lesquelles le poète puisse trouver désormais écho et sympathie. Il faut qu'ils se persuadent bien tous qu'il n'y a plus aucune hirînonie entre eux et les sommités sociales où la corruption et l'égoïsme ont desséché le sentiment du beau en matière d'art. C'est chez le peuple qu'il faut descendre pour trouver encore les illusions dorées, les croyances naives, et les vertus civiques, futurs élémens d'uue poésie qui rembera tout, un jour, parce qu'elle répondra à tous les instincts nationaux. Cette poésie-l.'t aura rompu définitivement avec la bible et avec. s Homère elle datera de la Marseillaise, et se développera^ dans les formes éminemment françaises, que notre Bérangev ̃ nous a déj fait pressentir.