tation d'un anachorète ou d'un moine quelconque, transformé en Ahasvérus pour les besoins de l'éditeur. Aussi la description détaillée du bibliographe Grœsse suffit-elie.
J'en agirai de même pour la vignette en tête
d'une édition flamande de la vie du Juif-Errant, imprimée au dix-huitième siècle chez Joseph Thys, à Anvers. Un personnage (est-ce un homme ou une femme?), habillé d'une robe flamande, marche par les rues, un panier de provisions sous le bras. Il n'y aurait rien d'intéressant à reproduire cette figure, qui a plutôt le caractère d'une servante allant aux provisions que celui du marcheur éternel.
Le procédé n'a pas été inventé seulement au-
jourd'hui par les journaux illustrés à un sou, de donner le portrait de Cartouche pour celui de M, de Talleyrand de tout temps les imprimeurs économes ont trompe le public de la sorte.
A cette gravure flamande j'aurais préféré les
images espagnoles qui, suivant David Hoffmann, montrent le Juif-Errant en butte au mépris et à la haine. « Partout, dans ce pays, dit le commentateur, les images, les gravures nous le représentent portant comme stigmate, au milieu du