légende ». Il en est le héros... Après avoir peuplé le monde de toute la pensée ancienne ou nouvelle, de toute la beauté diverse qui en compose la vie totale, il se place lui-même au milieu de tout cela qui est la réalité, certes, et qu'il a créé, comme son Univers, comme l'Univers… Ou bien : il se place au milieu des apparences innombrables, comme l'âme sensible de tout ce qui est, parce qu'il les réalise en les pensant... Plutôt encore : cette imagination poétique, étonnante à se diversifier, à s'incarner sans cesse en d'autres réalités, s'épanouit en elle-même, à un moment donné, comme nous l'avons vue qui s'épanouissait dans la Nature, dans la Légende et dans l'Histoire. Et sa spontanéité, dans ces différentes manifestations, est semblable : > il imprégnait de lui-même le monde extérieur, et maintenant il extériorise son moi : il n'est pas épique ici, lyrique là, objectif ici, subjectif là, mais il traite identiquement les autres êtres, les choses et lui-même, la légende de l'humanité lointaine ou présente et sa propre légende à lui. Cela vient de l'aptitude singulière qu'il possède à tout apercevoir, — et lui-même compris, — sous forme d'éternité, c'est-à-dire sous forme d'art.
L'histoire très simple d'un enfant, puis d'un adolescent, depuis les câlineries maternelles jusqu'à l'indépendance et la responsabilité dans la vie. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire ; tendresses, puérilités, erreurs... « ne sommes nous pas plusieurs àce jeu, mes enfants ? » Et c'est l'histoire de n'importe quel enfant : elle devient générale à force d'être vraie, étant individuelle…
« Dodo, dodo, l'enfant dormira tantôt. A bon baiser maman. Dodo, dodo, l'enfant rêve... » Il s'éveille et des beaux rêves colorés d'argent bleu, il passe à la douceur