tend le choc des marteaux de la forge, les poulets picorent dans la paille ; des femmes s'arrêtent de causer pour regarder passer les gens... Voici l'église, douce et grise, et dedans fraîche, avec des fleurs en coton dans des vases de loterie... Voici les sentiers étroits où le vent d'octobre fait voler les feuilles des châtaigniers, et les champs de paille qui sentent la menthe, et les charrues qui sont couleur de la lune...
Il dit ce qu'il a vu, de la manière la plus simple et tout de suite ; il n'attend pas que l'impression se soit transformée dans son souvenir : on dirait qu'il a hâte de l'enregistrer, au contraire, immédiatement, avant qu'elle se soit atténuée ou modifiée, et, dans son vers, il lui laisse cet air de soudaineté, d'inachèvement, comme s'il était pris au dépourvu et ne pouvait qu'indiquer son émotion, sans l'arranger ni l'embellir, avec une sorte de sincérité forcée dont témoigne la rapidité de la notation. Et il ne commente ni n'explique : il constate. On ne doit pas chercher à chacune de ses paroles une intention spéciale, un motif extérieur. Gela est ainsi et tire toute la valeur de son authenticité.
Le vieux village était rempli de roses et je marchais dans la grande chaleur, et puis ensuite dans la grande froideur de vieux chemins où les feuilles s'endorment…
Le poète s'attendrit de l'humilité de toutes ces choses ; il les sent plus saintes d'être plus pauvres. En même temps, il est touché de leur ancienneté. Il évoque avec mélancolie tout le passé qui dort dans le calme des vieilles maisons, où se succèdent les générations pareilles, au long des jours calmes. Il songe que l'armoire déver¬