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Titre : La poésie nouvelle : Arthur Rimbaud, Jules Laforgue, Gustave Kahn, Jean Moréas, Emile Verhaeren, Henri de Régnier, Francis Vielé-Grifflin, Maurice Maeterlinck, Stuart Merrill, Francis Jammes, Paul Fort, Max Elskamp, etc. / André Beaunier

Auteur : Beaunier, André (1869-1925). Auteur du texte

Éditeur : Société du Mercure de France (Paris)

Date d'édition : 1902

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31781968q

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 400 p. ; 18 cm

Format : Nombre total de vues : 406

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k114092c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Ye-5555

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/09/2008

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vient étrange et il se peuple, dirait-on, d'emblèmes extravagants ; le crépuscule semble souffrir, les nuages sont las de leurs voyages ; le vieux moulin qui laisse tomber ses bras a l'air de mourir. La ligne indéfinie des arbres, sur l'horizon livide, se met en branle ; pèlerins géants et lourds, est-ce qu'ils ne cheminent pas, défilé morne d'ombres vivantes, sous la robe frémissante de leur feuillage ? Le marais luit ; le soir, en mourant, y jette

l'éclair de son épée et l'or de son armure, qui vont flottant au flot, flottants et vains, à peine encor frôlés par la splendeur diurne mais lentement baisés par la lèvre nocturne de la lune, pieuse et douce, aux mains d'argent…

Après les nuits, les jours, les jours identiques, dans la même morne solitude. L'air se déchire de cris tumultueux d'oiseaux, de plaintes vagues ; sur les bourdons sonores des beffrois, les marteaux cassent les heures. Et lui, perçoit toute douleur, et non seulement la sienne, mais toute la douleur réelle et toute la douleur possible. Il est pantelant et sanglant, et tandis qu'il voit, derrière ses fenêtres troubles, « bondir la vie et ses chars d'or », il s'enferme plus désespérément dans, sa détresse. Fini des vieilles chimères, des anciennes velléités vaines « de tailler en drapeaux l'étoffe de sa vie » ! …Ah ! sa seule joie, sa dernière joie, amère et douce : savourer l'excessive torture, s'abandonner plus consciemment à sa démence. Il goûte, à ce lent meurtre de lui-même, une sorte d'âpre volupté. A mordre son propre coeur, il s'affole ; à force d'exaspérer son martyre, il le croit volontaire et il s'enivre alors d'orgueil révolté. Le paysage s'illumire de lueurs sinistres ; les