miennes nouvelletés), instaurées les coutumes de versification abolies par la réforme,tempestive à son heure, peut-être, de Malherbe. » Mais ces nouvelletés ne changent-elles pas complètement la métrique du seizième siècle à laquelle il se réfère, et alors Moréas a-t-il le droit de dire que, dans la (prosodie ainsi que dans le style, il a rétabli « la communion du Moyen-âge français et de la Renaissance française, fondus et transfigurés en le principe de l'âme moderne » ?
Tel est son programme, dont on voit, tout ensemble, l'originalité curieuse et les nombreuses difficultés. Examinons-en, dans le Pèlerin passionné, l'application.
La versification frappe tout d'abord. Moréas annonçait un retour à la prosodie du XVIe siècle. En effet, l'hiatus est fréquent :
Pour lui il n'est mai ni printemps…
Dieu oublia et diffame eut...
Les muettes sont parfois élidées devant une consonne : Ainsi en la bailli' de celle…
Parfois, au contraire, il compte pour deux syllabes la désinence du participe féminin en ée devant une consonne. Mais à cela, si je ne me trompe, se borne l'archaïsme de sa versification, et les « nouvelletés » en sont beaucoup plus importantes. Il y a, dans le Pèlerin passionné, bon nombre de pièces écrites en vers réguliers, d'un mètre déterminé, dont les rimes, parfaitement correctes, alternent suivant l'usage fixé. Mais d'autres sont