accourut au bruit de la chute lourde de son grand corps il était étendu complètement nu sur le tapis.
« Relevé, point blessé d'ailleurs, la secousse ressentie en tombant produisit immédiatement effet. Désormais lucide et sans exaltation, il renonça à endormir ses souffrances physiques, puisque le soulagement obtenu modifiait son état moral au point que lui, Arthur Rimbaud, avait pu faire d'intimes confidences. Il se désola ainsi, ce ne lui était même possible d'user d'un remède efficace il était condamné à souffrir
« Les douleurs revinrent plus vives et l'ennui plus accablant. Il essaya encore de dompter la maladie, se fit appliquer toute la thérapeutique possible remèdes internes et externes potions réactives et préventives, frictions, onctions, massages. Mais c'était le torturer sans utilité: les remèdes, digérés, lui aigrissaient l'estomac, tandis que les frictions aiguisaient son mal en irritant horriblement nerfs, muscles, os. Le bras droit mourut littéralement, sans, pour cela, cesser de faire souffrir le pauvre Arthur. L'appétit se perdit presque complètement. Les douleurs se généralisèrent.