,*9 mars igiô.
(Hé hé 1 encore un qui s'avance !)
Voici deux lett/ïs, et j'y réponds avec allégresse, car je vois qu' vn calme raisonnable commence à pénétrer dans v tse cher petit cœur.
Oui, je prer Js encore de temps à autre quelque opium. Évidemment, ici, pas l'ombre d'un régime possible soupe à la graisse, bouilli, et, le soir seulement un quart et demi de gros vin. Pas moyen d'avoir autre chose que du chocolat ou (à partir d'hier) de la confiture. Ce n'est pas famosissime pour moi mais ça ne va pas durer longtemps, on parle sérieusement, cette fois-ci, de départ pour cantonner dans un village où l'on pourra avoir un menu plus varié et plus doux, et reconstituer la popote. Très remarquable le traitement que vous dites. Mais oui, il faudra essayer, pardi.
Mon livre sur la guerre n'est pas nouveau, oh non Il s'agit de décrire une escouade de soldats â travers les diverses phases et péripéties de la campagne. Ce n'est pas trop commode à mettre au point. J'en copie des passages et je grappille tout ce que je peux sur mon travail de secrétaire pour mon travail de romancier mais ça ne fait pas beaucoup, parce que, en ce moment, le métier est ouvrageux, comme disait un vieux père du 8e Territorial. D'ailleurs, vous le voyez, mes lettres ne sont pas longues, c'est vous dire que je sacrifie tout à la nécessité d'aboutir le mieux et le plus tôt possible. J'ai reçu l'argent, oui, voilà dix jours.
23 mars içiô.
Mon cher petit cœur,
Je ne suis pas content. J'ai lu vos deux lettres ci-jointes et je vois ce qui en est. Je me doutais un